Les nouveaux ksour de la vallée du M'Zab (1995-2016) : de la permanence et des mutations de la solidarité sociale dans leurs réussites et leurs échecs.

Nora Gueliane, Les nouveaux ksour de la vallée du M'Zab (1995-2016) : de la permanence et des mutations de la solidarité sociale dans leurs réussites et leurs échecs, thèse de doctorat en études urbaines, architecture et paysage, EHESS, 2019.

 

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Résumé :

Cette thèse a pour cadre géographique la vallée du M’Zab située au nord du Sahara Algérien – à 600 km au sud d’Alger. Occupée initialement par les Mozabites — des Berbères Zénètes relevant religieusement de l’Ibadisme —, la région est surtout connue pour ses ksour historiques, d’un caractère architectural et paysager exceptionnel, classés patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982. La solidarité promue et sanctionnée par des institutions propres aux Mozabites a également contribué à la notoriété du M’Zab. Cette solidarité et des modes d’auto-organisation multiséculaires ont joué un rôle primordial dans la survie du groupe ainsi que dans la création des nouveaux ksour.La construction de ces nouveaux ksour — pensés comme des extensions des cités anciennes — a été entreprise à partir des années 1990. L’idée était de trouver une solution à la crise du logement aussi bien au plan quantitatif que qualitatif. La particularité de ces projets réside dans le rôle qu’y ont joué les institutions sociales traditionnelles mozabites, en particulier la solidarité sociale dont nous avons détaillé les pratiques tant au plan du financement des projets, qu’en ce qui concerne les modalités du choix des bénéficiaires et la réalisation des travaux, sans oublier, évidemment, la gestion des nouveaux ksour après leur occupation. Compte tenu que les attentes et les exigences des bénéficiaires de ces logements étaient nécessairement différentes de celles qui avaient présidées à la construction des anciens ksour — que cela soit en terme de confort matériel ou de façon de vivre —, nous avons été conduite à nous interroger sur la permanence et les mutations qui ont affecté les différentes formes de solidarité sociale qui soutiennent les institutions de la région, institutions garantes de la reproduction de la société mozabite et, donc, de la réussite des “nouveaux ksour “.C’est à travers l’étude des six nouveaux ksour — envisagés essentiellement de façon monographique — que nous tentons de répondre à ces interrogations. Ce travail repose à la fois sur une enquête technique conduite en tant qu’architecte et, surtout, sur des observations anthropologiques et des entretiens dans le cadre d’enquêtes de terrain accomplies en 2014, 2015 et 2016.

 

Thèse soutenue à l'EHESS le 20 juin 2019 devant le jury ci-dessous.

 

Jury :

  • Alain Mahé, Maître de conférences EHESS, co-directeur de thèse.
  • Maurizio Gribaudi, directeur de thèse, Directeur d'étures EHESS
  • Najet Mouaziz-Bouchentouf, McF HdR, USTO-Mohamed Boudiaf, Oran, Algérie, rapporteur
  • Jean-Pierre Frey, professeur émérite Institut d'Urbanisme de Paris, rapporteur
  • Laurence Gillot, Université Paris-Diderot-Paris 7
  • Agnès Deboulet, Professeure, Université Paris 8, présidente de la soutenance.