Habitat participatif et acteurs institutionnels de la production de l’habitat : quels effets ?

          DEVAUX Camille (2011), "Habitat participatif et acteurs institutionnels de la production de l’habitat : quels effets ?", communication à la deuxième journée doctorale sur la participation du public et la démocratie participative, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 18 octobre 2011.

 


 

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 Résumé de l'article

  Depuis le début des années 2000, des collectifs d'habitants animés par la volonté de vivre « autrement » se constituent, afin de concevoir et gérer un immeuble au sein duquel ils disposent d'un logement privatif et partagent des espaces tels que salle commune, buanderie, jardin… L'expression d'habitat participatif désigne ces expériences, qui reposent sur une participation active des habitants. Leur caractère expérimental et spontané n'en limite pas pour autant leurs effets sur les acteurs institutionnels de la production de l'habitat : élus, collectivités locales et promoteurs (sociaux essentiellement). En effet, alors qu'il y a encore deux ans, les collectifs se « méfiaient » de ces acteurs, ils tendent aujourd'hui à les ériger au rang de partenaires privilégiés. Les effets recensés sont de plusieurs ordres, selon que l'on s'intéresse à l'« objet » habitat participatif ou à son « processus ». Du point de vue de l'objet, le premier effet à relever est celui de l'interpellation : les acteurs institutionnels voient leurs représentations troublées et remises en question par les principes de l'habitat participatif. Le deuxième effet est propre aux pratiques de ces acteurs, portées à s'adapter voire à se reconfigurer. Du point de vue du processus, on note, d'une part, des effets sur la décision et notamment la mise à l'agenda et, d'autre part, des effets sur la composition du système d'acteurs.      

 Abstract 

  For five years, groups of inhabitants who share the wish to live « differently » have appeared in France. They aim to design and manage a residential block, within they would have their own flat and share spaces (common room, laundry room, workshop…). Some authors call it "cohousing" (in French "habitat participatif"), to highlight the fact that people are not only customers but really involved in houses' conception. These experimentations have several impacts on the institutional agents of housing production, that is to say local authorities, elective representatives and social landlords. Two years ago, inhabitants' groups considered that these agents couldn't really be real partners. But today, there are more and more projects in collaboration with them. There are two types of impacts, from the point of view of the "object" and from the point of view of the "process". For the object, the first impact is linked with interpellation. Institutional agents are considering that cohousing call into question their representation of what housing is. The second effect is linked directly with their practices. Cohousing changes necessarily their practices. For the process, there are first impacts of the decision and especially agenda-setting. Then, there are impacts on the actors' system composition.  

 

 

 

 Actes du Premier Congrès du GIS Démocratie & Participation