Comment le néolibéralisme défait la démocratie

 

 

 

Ce cauchemar qui n’en finit pas. Comment le néolibéralisme défait la démocratie

Pierre Dardot et Christian Laval

La Découverte

2016

248 p.

13,50 €

 

 

Présentation de l’éditeur

Comment expliquer l’étrange survie des forces pourtant responsables de la crise économique de 2008, l’une des pires depuis 1929? Comment expliquer que le néolibéralisme soit sorti renforcé de la crise ? Au moment de son déclenchement, nombre d’économistes parmi les plus célèbres avaient hâtivement annoncé sa « mort ». Ils n’ont vu dans la poursuite des politiques néolibérales que le résultat d’un entêtement doctrinal.
Pour Pierre Dardot et Christian Laval, le néolibéralisme n’est pas qu’un simple dogme. Soutenu par des oligarchies puissantes, il est un véritable système politico-institutionnel obéissant à une logique d’auto renforcement. Loin d’être une rupture, la crise est devenue un mode de gouvernement d’une redoutable efficacité.
En montrant comment ce système s’est cristallisé et solidifié, le livre explique que le verrouillage néolibéral a réussi à entraver toute correction de trajectoire par la désactivation progressive de la démocratie. Accroissant le désarroi et la démobilisation, la gauche dite « gouvernementale » a contribué très activement au renforcement de la logique oligarchique. Ceci peut conduire à la sortie définitive de la démocratie au profit d’une gouvernance expertocratique soustraite à tout contrôle.
Pourtant, rien n’est encore joué. Le réveil de l’activité démocratique, que l’on voit se dessiner dans les mouvements et expérimentations politiques des dernières années, est le signe que l’affrontement politique avec le système néolibéral et le bloc oligarchique a déjà commencé.

Table des matières

Introduction. En pire

1. Gouverner par la crise Oligarchie contre démocratie La radicalisation du néolibéralisme La crise comme mode de gouvernement La crise comme arme de guerre   2. Le projet néolibéral, un projet antidémocratique Contre la « souveraineté du peuple » La supériorité du droit privé sur le gouvernement et l’État La « démarchie » ou la constitutionnalisation du droit privé L’idée ordolibérale d’une « constitution économique »   3. Système néolibéral et capitalisme Le système disciplinaire de la concurrence Système néolibéral et « lois » du capital Repousser toujours plus loin les frontières de l’appropriation de la nature L’illimitation comme régime de la subjectivité   4. L’Union européenne ou l’Empire des normes Le « projet européen » : du récit des origines à la réalité historique La construction du grand marché La gouvernance expertocratique de l’Union européenne Le budget et la monnaie comme instruments de discipline En quoi l’Union européenne est-elle « sociale » ?   5. Le nœud coulant de la dette La dette comme outil de gouvernement Une nouvelle conception de la « souveraineté » Tous les moyens sont bons Une logique de guerre politique La « dettocratie » ou le pouvoir souverain des créanciers Des sociétés asservies à la dette   6. Le bloc oligarchique néolibéral Les acteurs de la radicalisation La politique professionnelle et la domination néolibérale La corruption systémique L’âge du corporate power L’osmose de la banque et de la haute administration L’expertise économique et le modelage médiatique de la réalité Le bloc oligarchique et la gauche de droite   Conclusion. La démocratie comme expérimentation du commun Une crise historique de la gauche L’expérience du commun contre l’expertocratie La stratégie du bloc démocratique.