Changer de démocratie

 

Congrès annuel de la
Société québécoise de
science politique

Université d’Ottawa
23 au 25 mai 2012

 

Changer de démocratie :
l’analyse des acteurs et des réformes
du "tournant" participatif en débat

 

Responsables du panel :


Laurence Behrer

Professeure adjointe, Université de Montréal
Guillaume Gourgues
Post-doctorant en science politique, IEP de Grenoble
Julien O’Miel
Doctorant en science politique, Université de Lille 2
 

Appel à communication


L’émergence de techniques, dispositifs et expérimentations participatives et/ou délibératives, observable depuis une vingtaine d’années, constitue un changement manifeste des systèmes démocratiques contemporains. Présent à toutes les échelles, dans d’innombrables pays, ce « tournant » a été largement étudié. Pourtant, l’abondante littérature qui lui a été consacré a principalement focalisé sur une microsociologie des processus engagés : leur ingénierie, leurs effets, leurs limites ont été très largement explorées. A l’inverse, un certain flou entoure, encore aujourd’hui, les acteurs et les processus de réformes conduisant à l’adoption de ces dispositifs. La participation publique peut en effet être abordée comme un thème politique et un enjeu de réforme porté par des acteurs hétérogènes aux stratégies contrastés. L’objectif de ce panel est, à cet égard, triple.
 
D’une part, il consiste à cartographier ces acteurs de la « réforme » participative : on peut alors évoquer, entre autre, les élus ayant construits leur carrière politique sur ce thème, les réseaux de citoyens militants pour plus de participation, les experts-militants en lutte sur un marché concurrentiel de l’ingénierie, les universitaires affichant des positions ostensiblement normatives, les fondations  ou encore les organisations internationales (OCDE, Banque Mondiale, Commission Européenne) assurant la promotion de « bonnes pratiques ». Chacun de ces acteurs portent une vision spécifique de la participation publique, et s’engage dans la promotion de celle-ci pour des raisons qu’il convient d’analyser et d’expliciter.
 
D’autre part, l’activité d’influence, de conseil, voire de lobbying, de ces acteurs nécessite d’être analysée grâce à la mobilisation d’outils analytiques adéquates, permettant de restituer leurs logiques et stratégies d’action : les coalitions, les activités de prestation, la définition de cadre normatif d’action, les contraintes financières ou symboliques figurent parmi leur ressources disponibles de ces acteurs. Comment ces acteurs ont-ils joué un rôle dans la « tournant » participatif ? Peut-on réellement isoler leur influence dans l’analyse du changement ?
 
Enfin, la question de l’action de ces acteurs nécessitent d’être réinscrite dans une réflexion sur le changement à proprement parler. De quel « ordre », pour reprendre l’expression de Peter Hall, relève les changements « participatifs » ? Ces changements se maintiennent-ils dans le temps ? En cela, réinscrire les configurations d'acteurs qui portent ou s'opposent à ces dispositifs dans le temps long de l'action publique permet de mieux saisir la manière dont ces dispositifs s'institutionnalisent ou au contraire déclinent.
 
Le présent panel se propose de rassembler des communications présentant des cadres méthodologiques et théoriques permettant de comprendre, d’une part, les stratégies et influence de ces acteurs sur la forme de la démocratie, et d’autre part, la « nature » du changement provoqué par l’adoption des processus participatifs (stabilité dans le temps, marginalisation institutionnelle, etc.). Les propositions reposant sur des approches comparées ou diachroniques, dépassant le seul cas d’étude, seront privilégiées.

 

Les propositions sont à envoyer
avant le 15 novembre 2011
à Guillaume Gourgues

 

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