Sociologie des labels, chartes et systèmes participatifs de l’économie solidaire

Soutenance de Diane Rodet

Une production engagée. Sociologie des labels, chartes et systèmes participatifs de l’économie solidaire.

Elle se déroulera mardi 12 novembre à 9h, au Conservatoire National des Arts et Métiers, dans l’amphithéâtre A (Fabry-Pérot) au 292 rue Saint-Martin.

Le jury sera composé de :

  • Antoine Bevort, Professeur au CNAM (Directeur de thèse)
  • Sophie Dubuisson-Quellier, Directrice de recherche CNRS, CSO (rapportrice)
  • Florence Jany-Catrice, Professeure à l’Université de Lille 1
  • Ronan Le Velly, Maître de conférences à Montpellier SupAgro
  • Dominique Méda, Professeure à l’Université de Paris-Dauphine (rapportrice)

 

Résumé de la thèse :

Cette thèse s’intéresse aux certifications avec label ou logo, chartes et systèmes participatifs de l’économie solidaire, désignés comme « dispositifs de qualité ». Elle contribue à l’analyse sociologique des dispositifs qui rendent possibles les échanges, marchands ou non. Le cas étudié porte sur un secteur ayant connu une multiplication et une diversification importante de ces dispositifs depuis les années 1990. La recherche privilégie une approche par les acteurs qui sont à l’origine de ces dispositifs ou les mettent en œuvre (et non par les consommateurs). Elle se fonde sur des entretiens semi-directifs auprès des membres de douze réseaux d’économie solidaire (commerce équitable, AMAP, SEL…), des observations, l’analyse de documents et la passation d’un questionnaire.

La thèse vise à montrer que ces dispositifs de qualité ne sont pas uniquement destinés à l’orientation des consommateurs mais sont élaborés et mis en œuvre par des acteurs individuels et collectifs pour promouvoir à travers des échanges économiques et sociaux et la constitution d’un collectif, un ensemble de valeurs se voulant alternatives à celles de l’économie classique. La multiplication de ces dispositifs et les alertes quant à une possible confusion des consommateurs se trouvent ainsi éclairées d’un jour nouveau.
La genèse et le fonctionnement des dispositifs sont tout d’abord analysés, soulignant leur rôle dans la construction d’une identité collective et leurs enjeux démocratiques. Les représentations fondant ces dispositifs sont ensuite mises au jour, concernant en particulier les conceptions de la qualité et les fondements de la confiance sous-jacents. Un dernier temps traite enfin des usages économiques, identitaires et contestataires des certifications, chartes et systèmes participatifs par des collectifs envisagés comme mouvements sociaux. L’hétérogénéité entre les profils et les attentes des producteurs les plus « engagés » d’une part, et des autres adhérents d’autre part,  met en évidence les difficultés auxquelles l’instauration d’un dispositif est confrontée.