Participer dans le monde chinois : une jeunesse connectée

Sommaire du n° 1/2017 paru en septembre 2017

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Dossier

Participer dans le monde chinois : une jeunesse connectée

Dossier coordonné par Émilie Frenkiel et Simeng Wang

Émilie Frenkiel et Simeng Wang, « Les jeunes Chinois dans différents espaces nationaux : expressions et engagements politiques », Page 5 à 33

Séverine Arsène, « L’opinion publique en ligne et la mise en ordre du régime chinois », Page 35 à 58

Jun Liu et David Rochefort, « Les rumeurs et la téléphonie mobile : participation et résistance dans la Chine contemporaine », Page 59 à 90

Nolwenn Salmon,« Quelle place accordée à l’opinion publique dans la gouvernance chinoise ? La mobilisation autour des particules PM2.5 en 2011 », Page 91 à 120

Émilie Frenkiel, « Hacker la démocratie taïwanaise : Audrey Tang et la réinvention de la politique », Page 121 à 153

Simeng Wang, « La resocialisation politique de migrants internationaux et leurs prises de parole politiques : le cas de jeunes Chinois qualifiés à Paris », Page 155 à 176

Varia

Marion Dalibert, « Une mise à distance du sexisme ? Les actions d’Osez le féminisme ! et de La Barbe dans la presse », Page 179 à 201

Lecture critique

Clément Marquet, « Refonder la démocratie technique ? Bilan et perspectives de la participation dans le gouvernement des sciences et des techniques », Page 205 à 222

Présentation du dossier

Ce numéro interroge les spécificités de la parole, de l’opinion publique et de la participation politique des Chinois, et sur les conséquences de leur interaction croissante avec le monde extérieur, que ce soit en Chine, sur Internet, en voyage, dans le cadre de leurs études ou de leur vie professionnelle, ainsi que sur les stratégies qu’ils adoptent pour exprimer leurs opinions et participer. Cette réflexion collective s’ouvre à des contribu­tions portant sur les Chinois résidant en France ainsi que sur le cas taïwanais : il s’agit de mettre à l’épreuve les analyses de l’influence du confucianisme, des « valeurs asiatiques » et de la « culture politique » chinoise et de leur incompa­tibilité potentielle avec des pratiques démocratiques, selon lesquelles « la Chine serait, depuis toujours, sous la coupe d’une culture politique de la soumission au pouvoir étatique. Par contrecoup, l’autorité en général, familiale, professo­rale, administrative, policière jouirait d’une position éminente dans l’architecture sociale » (Rocca, 2013, p. 15). L'objectif principal du dossier est de proposer une analyse des formes ascendantes de participation, des manières dont la jeunesse chinoise ou d’origine chinoise navigue, notamment en ligne, entre différents environne­ments politiques (autoritaires, démocratiques, représentatifs, participatifs, etc.), s’exprime et participe à la politique, de façon plus ou moins critique à l’égard du pouvoir. Le dossier s’intéresse également à la réponse apportée à ces diverses formes de participation par les gouvernements chinois et taïwanais. Enfin, ce dossier veut s’inscrire dans des débats plus larges, d’ordre méthodologique, autour de la question de comment faire de la science politique et de la sociologie en contexte autoritaire ou dans sa périphérie. Ces débats portent sur l’usage controversé des sources statistiques, l’accès aux archives officielles, institutionnelles et privées, les ressources disponibles dans l’espace public (notamment médias et Internet), les spécificités de l’entretien et de l’observation ou les jeux de langage.