Participation publique, professionnalisation et diversification
CoSPoF 2015
Institut d'études politiques et internationales
Université de Lausanne
jeudi 5 février - samedi 7 février 2015
ST 28 - Participation publique, professionnalisation et diversification :
un état des lieux
La date de clôture des envois est prolongée jusqu'au
30 septembre 2014
Appel à communications
L’objectif de section thématique est de contribuer à un état des lieux d’un domaine d’études en constant développement dans la science politique : la participation publique, en faisant le point sur l’angle d’approche qui s’intéresse aux processus de professionnalisation de la participation. En effet, le domaine d’études a fortement renouvelé ses problématiques ces dernières années, notamment dans le monde francophone, pour prendre comme objet la fabrique participative de l’action publique, et dégager la place qu’occupe la participation dans les dynamiques propres de l’action publique sans présupposer la prééminence des processus participatifs sur d’autres processus sociaux, comme l’action collective de réseaux d’acteurs ou l’émergence de problèmes publics hors des arènes de politiques publiques. La prise en compte de l’encastrement des processus participatifs dans leurs configurations sectorielles et territoriales, donc dansdes systèmes d’action plus vastes et des temporalités plus longues, conduit à s’intéresser spécifiquement aux processus de professionnalisation de la participation pour mettre l’accent non seulement sur les dispositifs participatifs mais davantage sur les acteurs et les institutions qui les font exister, les perpétuant les modifiant ou en créant de nouveaux.Le colloque propose d’organiser les échanges et les contributions autour de trois sous-thèmes qui ont tous en commun de prioriser l’entrée en analyse par les acteurs et plus particulièrement ceux qui sont au cœur des dispositifs participatifs, les professionnels, c’est-à-dire ceux pour qui la participation publique constitue l’essentiel de leurs activités professionnelles.
1. Les Professionnels de la participation : perspectives comparées
-Quelle professionnalisation pour les secteurs public, privé ou associatif ?
Le premier thème propose des contributions dans une perspective comparative. La première perspective vise à regrouper les travaux qui souhaitent comparer la professionnalisation de la participation publique sur la base des différents secteurs d’appartenance des professionnels. Quels sont les points communs et les différences qu’ils rencontrent dans la pratique lorsqu’ils évoluent comme professionnels du secteur public, privé ou associatif, sachant en plus que plusieurs d’entre eux peuvent avoir une migration d’un secteur à l’autre au cours de leur carrière.
2. Professionnalisation et modèles normatifs de la participation
-Mimétisme, transferts, adaptations et innovations
Le deuxième thème souhaite aborder le rôle des professionnels dans la définition des conceptions de la participation et ce de deux manières.L’examen des processus de démocratie participative, en particulier à l’échelle locale, souligne que, dans beaucoup de cas, la participation, malgré la grande diversité des dispositifs,reste limitée à des objets résiduels de l’action publique : les enjeux forts des finances locales (priorités d’investissements) ou la gestion de la dette (emprunt ou impôts), des modes de gestion des services publics (délégation ou régie), de la sécurité (vidéosurveillance, etc.), qui sont les plus politisés et les plus controversés entre les élus, ne sont que très rarement soumis à la parole citoyenne. La forme très restrictive de mise en œuvre en Europe du modèle du budget participatif en témoigne, relevant plus souvent de la démocratie de proximité que de la démocratie participative. Il convient alors — c’est la première perspective proposée — de questionner le rôle des professionnels dans l’élaboration de modèles normatifs de la participation et leur diffusion sous la forme de feuilles de route à destination des acteurs et des institutions de la participation.La deuxième perspective s’attarde davantage sur la circulation des pratiques professionnelles, en particulier les dispositifs que mobilisent les professionnels, et souhaite identifier les phénomènes de mimétisme de transfert, d’adaptation et d’innovation qui contribuent à structurer le champ de la participation publique.
3. Professionnels, designs participatifs et négociations
-Degré de participation : des instruments d’information aux instruments de négociation
-Degré de formalisation : de l’initiative citoyenne éphémère à la régulation formalisée
Le troisième thème souhaite aborder le rôle des professionnels dans le développement de la diversité des dispositifs participatifs et ce de deux manières. La première consiste à s’interroger sur le rôle des professionnels dans la mobilisation et le choix des dispositifs participatifs, surles marges de manœuvre dont ils disposent dans leur mise en œuvre . Ceux-ci peuvent se différencier selon la nature du lien avec les donneurs d’ordre,mais également selon la portée des dispositifs ou le degré de participation effectif qu’ils réalisent, de la diffusion d’information à la négociation de la décision. La deuxième s’intéresse au degré de formalisation des dispositifs et de l’influence des professionnels de la participation publique dans l’institutionnalisation ou non (le caractère éphémère ou formalisé) de ceux-ci dans le temps.
4. Professionnels et instruments numériques participatifs
-Dispositifs traditionnels et dispositifs numériques : alternatives, superpositions et complémentarités
-Marché en émergence et effets
Ce quatrième thème aborde une dimension de la participation publique en plein essor, celle du recours aux dispositifs électroniques de participation publique. Bien que l’idée de l’usage de ce type de dispositif ne soit pas nouvelle en soit, quel est l’état des lieux sur leur mobilisation réelle et leurs effets dans la pratique concrète des professionnels. D’abord, ces nouveaux dispositifs apparaissent-ils comme des alternatives aux dispositifs traditionnels, se superposent-ils à ces derniers ou se limitent-ils à être des compléments? Ensuite, quels sont les effets de ceux-ci sur la participation et sa prise en compte dans la prise de décision ? Décision. Et enfin sommes-nous en mesure d’observer le développement d’un marché des dispositifs numériques de la participation publique et si oui, comment se déploie-t-il ? Quels en sont les principaux acteurs et quelles en sont les caractéristiques ?
Organisatrices-eurs principaux :
Jean-Michel Fourniau, Directeur de recherche au laboratoire Dynamiques économiques et sociales des transports, Département Mobilités, aménagement, environnement de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Dest, Ifsttar), Directeur du Gis CNRS « Participation du public, décision, démocratie participative »
Louis Simard, Professeur agrégé, Université d’Ottawa, École d’études politiques
Collaboratrices-eurs :
Alice Mazeaud, Maîtresse de conférences en science politique, Université de La Rochelle. Chercheuse au CEJEP
Laurence Bherer, Professeure agrégée, Université de Montréal, Département de science politique
Mario Gauthier, Professeur titulaire, Université du Québec en Outaouais
Magali Nonjon, Maître de Conférences en Science Politique à l’Université d’Avignon, Chercheuse au Ceraps de l’Université de Lille II
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