Séminaire du CS des 22 et 23 juin 2012

Synthèse du séminaire du Conseil scientifique du GIS, 22 et 23 juin 2012  

Bilan

La discussion sur le bilan du GIS et la réflexion des membres du CS autour du projet du GIS pour les 4 prochaines années ont permis de s’accorder sur le constat suivant : il convient de faire le deuil d’une ambition de type disciplinaire ou sous-disciplinaire de structuration d’un champ, supposant l’idée qu’il existerait une communauté stable de chercheurs voués à travailler exclusivement sur les questions de participation, et qu’il conviendrait d’organiser institutionnellement. Le GIS n’a pas révélé cela, ni n’a cette vocation.

Espace pluridisciplinaire et ouvert de dialogue autant que réseau, le GIS a principalement contribué à désenclaver les recherches sur la participation, notamment celles des doctorants. Le GIS a trouvé sa pleine utilité dans l’organisation d’un débat fécond autour de questions transversales et partagées par l’ensemble des chercheurs intéressés par la question de la participation et ce quel que soit leur discipline d’appartenance. La perspective d’une structuration institutionnelle de ce réseau autour d’un objet stable et clairement défini constituerait sur ce plan une régression. La réflexion sur les phénomènes de participation en démocratie a tout à gagner à maintenir cette pluridsciplinarité et cette ouverture.

Le GIS se doit en conséquence de réaffirmer ses trois missions  constitutives  :

  • Désenclaver les travaux sur la participation, cantonnés jusqu’alors dans leurs réduits disciplinaires et favoriser autant qu’il est possible l’interdisciplinarité
  • Rendre visible la recherche francophone sur la participation à l’échelle internationale
  • Organiser le rapprochement des chercheurs travaillant sur la participation avec les acteurs interessés par ces phénomènes.

Orientation

Quant aux perspectives d’évolution du GIS, ce premier constat a conduit à préciser l’orientation générale suivante. Il faut que le GIS continue de travailler sur les formes de participation institutionnalisées, mais le tropisme institutionnel risque de conduire rapidement au repli et à l’épuisement. Aussi, le GIS doit-il orienter prioritairement sa réflexion sur les pratiques informelles de participation, de type  bottom up, sur les mobilisations etles collectifs émergents ainsi que sur la signification politique de tout ce qui se joue hors des institutions. Il s’agit de fait de travailler sur ce qui est en tension avec les institutions, sur la subversion des formes institutionnalisées de participation.

Deux grandes orientations transversales se dégagent dès lors :

  • L’institution de la participation et sa critique, dès lors que les mouvements contestataires ou extra-institutionnels peuvent compter parfois beaucoup plus que les formes institutionnalisées de participation.
  • L’ambivalence des dispositifs institutionnels de participation : leur utilisation par les institutions comme instrument de gouvernementalité et leur usage simultané par les mouvements sociaux comme appui de pratiques d’émancipation ou d’empowerment

Dans cette évolution, le GIS doit s’ouvrir aux questions de recherche sur les mobilisations et les conflits sociaux (sans avoir vocation à être le lieu où ils seraient tous étudiés). Il s’agit donc d’orienter l’activité future du GIS autour de travaux rendant compte d’une double tension observable dans le phénomène participatif :

  • institution de la participation / pratiques informelles de participation
  • gouvernementalité / émancipation

et de porter dans l’activité du GIS une double exigence :

  • l’interdisciplinarité, en assumant la tension disciplinarité / interdisciplinarité
  • la mise en visibilité des travaux francophones, avec leur attention spécifique aux contraintes de description,  à l’historicité des phénomènes, à l’intérêt des études de cas.

Éléments du programme d’activité :

De multiples propositions ont été faites, qu’il reste encore à organiser dans un agenda précis :

  • Pour les journées doctorales : poursuite du rythme tous les deux ans ; la prochaine aurait donc lieu à l’automne 2013 en problématisant un peu plus l’appel à communication. Elles pourraient être complétée par une :
  • Mise en place d’une école d’été en direction de doctorants de sciences dures, en lien avec les organismes signataires de la charte d’ouverture à la société. C’est envisageable à partir de l’été 2014 ou 2015.
  • Le prochain Colloque du GIS serait consacré au travail réflexif sur les pratiques de recherche et l’engagement des chercheurs aux côtés des acteurs. Son titre (provisoire) pourrait être : Acteurs et chercheurs dans la fabrique de la participation : postures, réflexivité, effets et significations politiques et sociales. Plutôt que d’être organisée en un seul événement, cette thématique pourrait donner lieu à 3 journées sur 18 mois, permettant de varier les formats, l’une des journées étant plus centrée sur la spécificité (ou non) de la position du chercheur sur les questions de la participation ; une autre organisée autour de témoignages réflexifs de praticiens ; et une autre consacrée à la « production hybride » de connaissances via les dispositifs de type PICRI. Ce cycle pourrait être monté en 2014-2015.
  • Une école thématique du CNRS consacrées aux formes d’association entre “acteurs” et chercheurs dans la production de connaissances sur la participation du public, et leur signification politique(par ex. à Arc-et-Senans, devenu la Cité des utopies). C’est envisageable pour l’été 2014 ou 2015.
  • Un atelier de réflexion prospective (ARP) sur la participation que le GIS proposerait à l’ANR d’organiser. Le résultat de cet ARP pourrait être le lancement d’un programme ANR sur la participation.
  • Des journées thématiques à monter conjointement avec des partenaires internationaux (le GIS n’étant pas simplement invitant, mais co-organisateur : EPCR, EASSTS, AESOP…). Le GIS Climat serait également intéressé à monter une journée thématique conjointe sur « Climat et participation ». Le réseau « Démocratie électronique » également. C’est envisageable en 2013.
  • Le choix de l’interactivité  pour le  dictionnaire critique des mots de la participation, en ligne.

L’enjeu de ces différentes activités sera de concilier les exigences académiques avec une ouverture systématique sur la société. Toutes ces activités seront ouvertes aux non-chercheurs et la plupart les associeront. Nous souhaiterions ainsi autour de ces rencontres que les recherches sur la participation puissent être questionnées et enrichies par tous ceux que la participation intéresse (élus, techniciens, acteurs associatifs, citoyens ordinaires….).

Vis-à-vis des laboratoires et de nos partenaires, ce programme d’activité affirme le rôle de mise en relation que peut jouer le GIS. Ainsi le GIS n’a pas à coorganiser des événements avec tel ou tel partenaire, en fonction des opportunités, mais à proposer aux partenaires des activités auxquelles ils peuvent être intéressés à participer : c’est ce qui motive le choix de la thématique du Colloque, l’idée d’école thématique du CNRS (par construction ouverte au non-chercheurs)…