La mise en débats des territoires de la lumière

          CHALLÉAT Samuel (2011), "La mise en débats des territoires de la lumière", communication à la Journée d'études sur les effets de la participation, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris, 21 octobre 2011.

 


 

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 Résumé de l'article

  L'appel « Sauvons la nuit ! » résume à lui seul tout l'enjeu d'une perception émergente de la lumière artificielle comme objet de dommages. Lancé en 1995 par des acteurs issus pour l'essentiel des milieux de l'astronomie amateur et professionnelle cherchant à alerter les citoyens et les décideurs sur une nouvelle nuisance, cet appel est désormais relayé par les écologues et les médecins sous la forme d'un nouveau champ de savoir scientifique relatif aux effets et impacts écologiques et sanitaires de la lumière artificielle. Les savoirs - qu'ils soient vernaculaires ou scientifiques, « profanes » ou « experts » - ainsi développés ne vont cependant pas sans susciter, depuis plusieurs années, de vifs conflits entre ces nouveaux acteurs et d'autres, plus institutionnels et historiquement bien ancrés dans le paysage national et international de l'éclairagisme. Nous montrons ici comment, cognitivement, a été construit le problème des nuisances et pollutions lumineuses, et comment les dissonances d'échelles entre les référents - culturels, territoriaux - des acteurs continuent à sous-tendre la conflictualité dérivant des usages contradictoires de la nuit. Mais des modes de participation émergent, qui ne sont pas sans effet, tant sur la fabrique de la décision en matière d'éclairage que sur les acteurs eux-mêmes. Évolutions de la manière de dire, évolution du savoir, du savoir-faire, effets sur les processus décisionnels, mais aussi - surtout - évolution culturelle mettant en exergue la positivité de la nuit.      

 Abstract 

  The call "Save the night!" sums up the whole issue of an emerging perception of artificial light as an object of damages. Launched in 1995 by actors from the astronomical community essentially, amateur and professional seeking to alert citizens and policymakers on a new pollution, this appeal is now taken up by ecologists and doctors as a new field of scientific knowledge on effects and impacts of artificial light on the environment and health. However, the developed knowledge - whether vernacular or scientific, "profane" or "expert" - gives rise for several years of intense conflicts between these new actors and other, more institutional and historically entrenched in the national and international landscape lighting. Here we show how, cognitively, was built the problem of light pollution, and how the dissonance between the referents of scales - cultural, territorial - of the actors continue to underpin a conflict deriving from contradictory uses of the night. But patterns of participation are emerging, and are not without effect, both in the factory of the decision in lighting as on the actors themselves. Change in the way of saying, in the evolution of knowledge, of skills, effects on decisions making, but also - importantly - cultural evolution, which highlights the positivity of the night.

 

 

 

 Actes du Premier Congrès du GIS Démocratie & Participation