Les usages inattendus de la participation dans les programmes de lutte contre le sida au Cambodge

          BUREAU Ève (2011), "Les usages inattendus de la participation dans les programmes de lutte contre le sida au Cambodge", communication à la Journée d'études sur les effets de la participation, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris, 21 octobre 2011.

 


 

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 Résumé de l'article

  De nos jours, rares sont les programmes de lutte contre l'épidémie à VIH qui n'impliquent pas les usagers pour la mise en œuvre des activités les concernant et la discussion des choix collectifs. La participation profane est devenue une norme internationale promue par l'ensemble des institutions de lutte contre le sida. Au Cambodge, cette norme a eu un écho considérable. Depuis le début des années 2000, des personnes séropositives sont recrutées sur l'ensemble du territoire, à tous les niveaux du parcours de soins, en tant que counsellors, éducateurs thérapeutiques ou animateurs de groupes d'entraide. Dans ce contexte où la participation émane peu des personnes séropositives elles-mêmes, je montre comment cette initiative internationale est interprétée localement. Au final, la participation est reformulée en fonction du contexte structurel et socioculturel cambodgien et prend une toute autre forme, parfois contraire à son but initial. Un passage en revue des effets inattendus et contradictoires de la participation met en exergue le caractère malléable de la participation et le pouvoir de contournement des acteurs de la dite « société civile » vis-à-vis des objectifs visés par les institutions.      

 Abstract 

  Nowadays, most of HIV programs involve users in implementation of activities that concern them and in discussions on community choices. Lay participation has become an international norm promoted by all HIV institutions. In Cambodia, this norm has had a considerable impact. Since early 2000, people living with HIV have been recruited throughout Cambodia at all levels of the care structure, as counsellors, therapeutic educators and animators of support group. I show how this international initiative is interpreted locally in a context in which people living with HIV do not decide themselves whether to participate. In fact, participation is reinterpreted according to the Cambodian structural and socio-cultural context and takes a completely different form, which is sometimes contrary to its initial goal. A review of the unexpected and contradictory effects of participation underlines the flexible nature of the participation and the power of so called "civil society" to avoid the institutional objectives.

 

 

 

 Actes du Premier Congrès du GIS Démocratie & Participation