Les usages de la réflexivité dans l’entreprise participative. Enjeux pratiques, théoriques et marchands
Guillaume Petit (CESSP, Paris I) et Judith Ferrando (Missions publiques), « Les usages de la réflexivité dans l’entreprise participative. Enjeux pratiques, théoriques et marchands », in GIS Démocratie et Participation, Actes du Colloque “Chercheur.e.s et acteur.e.s de la participation : Liaisons dangereuses et relations fructueuses”, Saint-Denis, 29-30 janvier 2015, ISSN en cours, URL : https://www.participation-et-democratie.fr/les-usages-de-la-reflexivite-dans-l-entreprise-participative-enjeux-pratiques-theoriques-et
Résumé de l’article
Nous interrogeons, en tant que « praticien-chercheur », les notions de réflexivité et de praticien réflexif dans le domaine de la démocratie participative. Nous dénombrons différentes conduites des chercheurs et praticiens dans le champ de la participation, selon des niveaux de réflexivité dans l’action et la production de savoir. Les usages de la réflexivité peuvent en ce sens être différemment catégorisés, selon les acteurs qui les portent et les contextes où ils se déploient. Ces usages recouvrent des enjeux pratiques, théoriques, marchands et identitaires. Notre propos se concentre sur des espaces particuliers du champ de la participation, où se retrouvent des figures d’intermédiaires, de marginaux sécants, d’agents de circulation, mobilisés ici comme un miroir grossissant, et donc en partie déformant, des relations entre pratiques professionnelles et pratiques scientifiques dans le domaine de la démocratie participative. A partir de nos observations dans le domaine professionnel, nous relevons comment les capacités réflexives revendiquées et mobilisées par des praticiens débordent aussi vers des formes de gages de scientificité, d’adaptabilité et d’extériorité, qui ont tant des vertus de monstration que de démonstration. Une tension se joue alors entre une réflexivité narcissique qui vise sa propre justification et une réflexivité analytique, voire normative, qui vise à la prise en charge des impensés de la participation dans la pratique et la mise en question de l’impact démocratique.
Actes du Colloque “Chercheur.e.s et acteur.e.s de la participation :
Liaisons dangereuses et relations fructueuses”
Guillaume Petit (CESSP, Paris I) & Judith Ferrando (Missions publiques), "The uses of reflexivity in the participatory enterprise. Practical, theoretical and market issues"
Abstract
This paper discusses the concepts of reflexivity and reflective practitioner in the field of participatory democracy. Different uses of reflexivity can be categorized depending on actors, contexts, motives and effects. There are practice-, theory-, identity and market-oriented uses of reflexivity. Our purpose is mainly about practitioners-researchers who are service providers for contracting authorities that promote participatory devices. By focusing on these particular actors who have intermediary positions as spreading agents or influential outsiders, we assume to use a mirror both magnifying and distorting, but which is still a valuable indicator of the links between practice and research. From what we observe as practitioners, it seems that those forms of reflexivity extend to forms of claims of scientific legitimacy, adaptability and exteriority. Questions remain regarding the nature of these uses of reflexivity. They can be a narcissistic posture that aims at its own justification. They can be an analytical or normative posture that aims at dealing with the root issues (procedural, substantial and political) of participatory democracy.
Abtracts of the Conference “Practitioners ans Researchers on Public Participation:
Dangerous Liaisons and Fruitful Relations”