Les savoirs citoyens dans l’urbanisme participatif

   

NEZ Héloïse, Les savoirs citoyens dans l’urbanisme participatif, Université Paris 8 / Université Autonome de Barcelone, 8 novembre 2010.

 

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Résumé de la thèse

Cette thèse porte sur les savoirs citoyens dans l’urbanisme participatif. Elle interroge la pertinence de cette catégorie d’analyse, qui est également un principe d’action, pour étudier les dispositifs participatifs qui se multiplient depuis deux décennies dans des contextes variés en Europe. A partir d’un cadre théorique à la croisée des sociologies urbaine, des sciences et politique, une enquête ethnographique comparative est menée à Paris et à Cordoue (Espagne). L’analyse suit le parcours des savoirs citoyens, depuis leur formation et leur mobilisation jusqu’à leur intégration et leur impact sur la décision, en passant par leurs interactions avec les savoirs d’autres acteurs. La distinction de différents types de savoirs est utile pour la recherche comme pour l’action, car elle rend légitime la participation des citoyens, en qualifiant leur apport dans l’action publique locale. L’étude des interactions entre acteurs met en avant une dialectique entre conflits de légitimité et de pouvoir d’une part, et effets d’apprentissage d’autre part. Si la démocratie participative permet une ouverture du cercle des savoirs dans l’urbanisme et un déplacement des frontières entre savoirs experts et profanes, des hiérarchies se réintroduisent au sein de la sphère citoyenne à mesure que les participants les plus actifs se professionnalisent. C’est pourtant cette professionnalisation qui permet aux citoyens d’avoir un impact sur les grandes transformations urbaines, en combinant des logiques de savoir et de pouvoir. L’intégration des savoirs citoyens dans la décision améliore la gestion locale et impulse l’innovation urbaine, mais repose la question de la justice sociale dans la ville.

 

Thèse soutenue à Paris le 8 novembre 2010