Le terrorisme (Tribune)

 

Genèse :

Le terrorisme prend sa source dans la conscience humaine de la menace morale ou matérielle que fait peser un phénomène, une action mettant en danger réel, fictif, potentiel d'imagination ou spirituel sur sa vie ou celle de ses proches, sur son intégrité physique et morale, sa destinée, son devenir d'existence et existentiel.

Différents degrés d'appréhension matérialisent ses craintes, sa peur, ses stupeurs, son angoisse, ses fantasmes, sa souffrance, tel que les atteintes à sa personne, son entourage familial et  social, son intégrité physique ou morale, les menaces peuvent marquer sa perception et ses projections affectives et existentielles.

Si la mort est perçue comme une ultime menace à son existence, les souffrances qu'occasionnent les menaces à son intégrité  ne constituent pas moins une charge réelle affectant la qualité de son existence, son vécu matériel et spirituel.

Les contraintes existentielles:

-Les pressions d'appréciation  de portée physique et morale, de besoins physiologiques, matériels, de subsistance et d'instinct de conservation

-Les pressions d'obligations sociales, d'intégration et d'appartenance, de vie communautaire, imposées par la morale, les lois, les coutumes et les convenances.

-Les pressions inhérentes aux instincts de concurrence et d'expression d’égoïsmes de comportement, de méfiance et de défiance.

La nature a constitué le premier élément de défiance à l'existence du genre humain, la peur n'en constitua pas moins l'un des ressors pour l'affirmation de l'être social.

Vaincre la faim, les besoins, les défiances a de tout temps été au centre du combat pour la survie, l'existence que seuls ceux qui auraient surpassé leurs craintes devaient emporter.

Les relents humanitaires soutenant une crainte de subsistance sociale communautaire, dans les limites conceptuelles de géographie, d'histoire, de genre, de morale et de desseins partagés au niveau tribal ou national en aiguisent le ciment d'appartenance vital.

A la mort, l'homme a opposé l'éternité de l'âme, vainquant d'imagination ou par conviction de croyances, la plus grande terreur existentielle de l'anéantissement de l'être à la disparition du paraître. Consoler l'Etre, par le destin de résurrection constitue le fondement de la sanction de la vie terrestre, il n'est pas vain de savoir que consoler et ressusciter sont exprimés par le même terme en hébreu, simple coïncidence ou signe de providence(consolation et résurrection sont un même mot hébreu, dans nos bibles-prédication du cardinal Philippe Barbarin, primat des Gaules le dimanche 22 janvier 2012 à Lyon, journée spéciale oecuménique).

Méfiant et défiant, l'homme a de tout temps cherché à vaincre ses craintes de ses propres fantasmes et de ceux oeuvre de ses adversaires et concurrents tantôt anoblissant l'autre tantôt le diabolisant, son salut ne peut-être gagné qu'en maîtrisant ses craintes du combat qu'il doit mener de front pour venir à bout de la peur, de la terreur assurant sa condition humaine de confiance, de souffrance, parfois jalonnée de résignation, de confirmation de doutes et d'assurances.

La terreur et le paradis d'enfer :

L'enfer , objet de crainte de croyances constitue une parade évidente aux menaces potentielles que font peser sur la survie les exactions commises d'intérêt, d'instinct de domination, d'abus de liberté, d'affirmation de pouvoir, d'outrance de sanction ou de vengeance.

L'enfer du paradis:

Le paradis, sanction du respect des exigences de vie spirituelle et morale conforme aux dogmes, aux lois et coutumes peut constituer une parade au terrorisme que peut engendrer l'abus de droit, n'en a pas moins présenté par exploitation abusive, de sanction de concepts de croyances amenant les uns, à souffrir le martyr en s'immolant, les autres par la contrainte et les belligérances à se sacrifier pour soumettre autrui à leurs limites de croyances.

L'ignorance de la nécessité de respect de l'intégrité de la personne et des droits universels humanitaires permettant la coexistence et la survie communautaire ne pourrait amener la paix sociale, la charge de raison d'interdépendance de destin est seule à même d'assurer la dignité d'existence, et du vivre ensemble dans l'harmonie, la quiétude, le repos d'esprit, d'âme et de conscience, la seule voie pour vaincre le terrorisme, la terreur la peur et les instincts de belligérance.

L'équilibre de la terreur:

La dissuasion constitue, l'une des bases en vue d'assurer la paix et la sécurité internationales, des accords internationaux de limitation de niveau et de qualité d'armement forment la panoplie nécessaire à l'établissement et la préservation de la quiétude dans les relations internationales.

La légitimité révolutionnaire et la terreur:

Détruire la tyrannie, les capacités de nuisance des forces du mal forment les instruments d'intervention légitimes pour prévenir les menaces potentielles que font peser certains régimes quant à l'ordre démocratique de justice et de droits citoyens individuels et communautaires.

La force d'intervention contre les sources de menace des droits essentiels soutient l'action de pacification sociale aux niveaux local, régional, national et international.

Si les institutions sécuritaires assument ce rôle à l'échelon national, les organisations internationales et les institutions régionales tel que l'OTAN, les grandes puissances, sous réserve d'agir dans le cadre de la légalité onusienne sous l'empire du chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, légitiment l'usage de la force en vue de rétablir la paix et la sécurité internationales.

Les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, consécutives notamment aux attentats du 11septembre 2001, s'inscrivent dans ce cadre de légitimité, notamment la résolution 1373(2001) du 28 septembre 2001, met en oeuvre son action par un Comité contre le terrorisme ainsi que le Comité des sanctions créé par la résolution 1267(1999), concernant Al Qaïda et les Talibans et son équipe d'appui analytique et de surveillance des sanctions.

Nonobstant la légitimité de cette action les Etats sont appelés à respecter toutes les obligations mises à leur charge par le droit international, en particulier aux instruments relatifs aux droits de l'homme et aux réfugiés, ainsi qu'au droit humanitaire.

L'approfondissement du dialogue, en favorisant une meilleure compréhension entre les civilisations afin d'empêcher le dénigrement systématique des autres religions et cultures et d'assurer le règlement des conflits de souveraineté ou de litiges économiques d'aspirations au développement par les moyens pacifiques et dans le cadre d'une coopération aussi large que possible au niveau international permettra de venir efficacement à bout du fléau du terrorisme constamment menaçant...

Abdelaziz Babacheikh