L’Observatoire pour la liaison ferroviaire Turin-Lyon et les mairies. Notes sur un dispositif pour relier la démocratie représentative, la démocratie participative et la démocratie par le bas

          MAGGIOLINI Micol (2009), "L’Observatoire pour la liaison ferroviaire Turin-Lyon et les mairies. Notes sur un dispositif pour relier la démocratie représentative, la démocratie participative et la démocratie par le bas", communication aux premières journées doctorales sur la participation du public et la démocratie participative, Ecole Normale Supérieure de Lyon, 27-28 novembre 2009.

 


 

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Extrait de l'article

  Introduction   De plus en plus fréquemment, les oppositions locales aux grands projets infrastructuraux ont mené à des situations complexes et conflictuelles. Dans le panorama international, basé sur une approche consensuelle, plusieurs méthodes et outils ont été élaborés afin de favoriser une implication plus directe des parties prenantes, la population locale en premier, en tant que “ bénéficiaire” des impacts des grands travaux.
En Italie, sauf quelques exceptions récentes, les outils pour la gestion des éventuelles oppositions sont conçus ex post, lorsque les conflits se sont déjà largement radicalisés. C’est le cas du projet de ligne mixte TGV/fret entre Italie et France qui a mené à la création de la Table institutionnelle de Palazzo Chigi et de l’Observatoire pour la liaison ferroviaire Turin-Lyon (ci-après nommé “Observatoire”), qui je propose d’examiner ici.
Je présenterai d’abord brièvement le contexte dans lequel s’est développé le conflit (le plus grand conflit territorial jamais eu en Italie), ainsi que les outils créés ad hoc parle Gouvernement italien afin de trouver une modalité alternative de gestion d’un problème non résolu depuis plus de seize ans, en particulier l’Observatoire, un organisme technique voué au dialogue et à l’analyse, chargé d’aplanir les divergences nées au cours des années sur le contenu spécifique des décisions et de favoriser des possibles médiations.
Bien qu’on ne puisse pas inscrire l’Observatoire dans un contexte de démocratie participative au sens strict, puisqu’il ne prévoit pas la présence des citoyens, il est nécessaire de souligner comment des moments de démocratie par le bas et parfois de démocratie participative se sont développés parallèlement au travail de cet organisme, influençant parfois les résultats.
Je voudrais faire ressortir comment les actions menées par quelques maires de la vallée de Suse ont représenté un possible trait d’union entre les différentes formes de démocratie. Chaque maire peut décider de participer aux initiatives de démocratie par le bas organisées par les associations du territoire. Il peut également devenir promoteur d’expériences de démocratie participative au niveau local à travers, par exemple, des Conseils municipaux ouverts au public outre que des initiatives d’écoute et de dialogue avec ses concitoyens.

Grâce à l’observation participante menée sur les réunions plénières de l’Observatoire (depuis mars 2009), l’analyse des actes produits par quelques Municipalités concernées et des interviews aux maires, conseillers municipaux, représentants du mouvement d’opposition et membres de l’Observatoire, j’examinerais deux cas d’étude, exemples des extrêmes d'un continuum hypothétique des positions existantes dans la vallée.
 

Plan de l'article

  Le contexte : la question de la nouvelle liaison ferroviaire Turin - Lyon
L’Observatoire entre méthodes et objectifs
Les voix du territoire
  • Rivalta: l’information
  • Orbassano: le silence
Conclusions