L’impératif participatif en procès




Programme
Jeudi 22 mars
9:00 ⇒ Accueil des participants 9:30 ⇒ Introduction du colloque Guillaume Gourgues, Sandrine Rui, Sezin Topçu10:00-12:30 ⇒ Session 1 Participation comme forme de gouvernement, hier et aujourd'hui
-Discutante : Sandrine Rui- Frédéric GraberPour ou contre les enquêtes publiques ? Une réflexion historique
- Pierre SauvêtreLa gouvernementalité comme grille d'analyse du caractère démocratique de la participation. L'exemple de la critique de la participation dans les comités d'action dans la crise de 1968
- Dominique Pestre et Sezin TopçuLa démocratie technique instrumentalisée ? De l'idéal participatif aux formes de gouvernement de l'espace public
14:00-17:00 ⇒ Session 2 Management, technosciences, économie et néolibéralisme
-Discutante : Sabine Saurugger- Julien CharlesCe que l'étude de la participation au travail apporte à la critique de la participation
- Christophe BouillaudEntre 'Tina' et 'It's the economy, idiot!', quelle place pour l'impératif participatif citoyen dans la crise économique mondiale (2008-2012) ?
- Emanuel BertrandCommission européenne et participation de la société civile : l'impératif participatif à la croisée du régime néolibéral et du régime de la gouvernance
- Arianna Lovera« Metron ariston » : conflits autour du degré optimal de participation dans la finance solidaire
Vendredi 23 mars
9:30-12:30 ⇒ Session 3 Les mobilisations sociales à l'épreuve de l'impératif participatif
-Discutante : Catherine Neveu- Alicia Márquez MurrietaTensions et critiques de la participation d'une partie du mouvement féministe dans la santé publique de la ville de Mexico
- Mikaël ChambruL'activisme délibératif de la mouvance anti-nucléaire. Entre résistance à l'impératif participatif et revendication d'une politique délibérative
- Julie Le MazierLes assemblées générales étudiantes : un espace « ordinaire » de controverses sur la démocratie, la participation, la délibération et leurs limites
- Doris Buu-SaoLes dispositifs participatifs dans le gouvernement des contestataires : Grammaire participative et cogestion des conflits socio-environnementaux en Amazonie péruvienne
14:00-17:00 ⇒ Session 4 Instruments et cadrages des dispositifs participatifs
-Discutant : Pierre Lascoumes- Joanna GuerinLa concertation est-elle possible malgré les instruments? Le cadrage des cartes dans un dispositif participatif
- Alexandre FauquetteEntre critiques de la démocratie participative et critiques de la démocratie sanitaire, l'exemple des projets de maisons de santé du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais
- Benjamin LoveluckLa participation sur Internet. Ambiguïtés politiques d'un dispositif socio-technique
- Elise Palomares et Aude RabaudLes « autres ethniques » dans les dispositifs participatifs : entre dépolitisation et logique du procès
17:15 -18:30 ⇒ Table ronde de synthèse
avec Loïc Blondiaux, Marion Paoletti et Dominique Pestre
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Appel à communications
La question de la démocratie participative est au cœur des mutations qu’a connues l’action publique depuis quelques décennies dans les démocraties occidentales. Dans un contexte de crise du gouvernement représentatif, la participation citoyenne aux négociations et aux débats publics, ainsi qu’aux processus d’expertise et de décision, fait désormais figure de norme ou d’impératif. S’est ainsi intensifié le recours à des technologies ou à des dispositifs ayant pour objectif d’impliquer davantage les citoyens dans la conduite des affaires qui les concernent, ceci dans un nombre croissant de domaines. Cette amorce d’institutionnalisation de la démocratie participative n’est cependant pas sans poser problèmes. À en particulier été questionnée son association avec une véritable dynamique de démocratisation. De fait, les ambivalences des formes participatives sont nombreuses. Des approches critiques issues de domaines variés dont la sociologie politique critique, les études de l’action collective ou les études sociales et culturelles des sciences et des techniques ont contribué à éclairer ces ambivalences, les rapportant par exemple aux mécanismes rigides de préservation du système politique, administratif et d’expertise face aux nouvelles formes de conflictualité sociale. Ces résultats de recherche, dont certains ont été particulièrement explorés et repris, ne constituent pourtant qu’une partie des réflexions menées à propos de la démocratie participative. L’objectif de ce colloque est de questionner la portée des théories et approches critiques ayant pris pour objet les dispositifs contemporains de participation et de délibération, que ces approches disposent d’une forte assise académique ou qu’elles relèvent de pistes de réflexion plus exploratoires. Un panorama non exhaustif de ces critiques existantes ou émergentes peut prendre la forme d’une série de questions, qui se sont toutes structurées autour de la contestation de la montée en puissance de l’injonction à la participation :- La participation n’apparaît-elle pas en effet dans un nombre considérable de cas comme un outil de gestion bien plus que comme un véritable vecteur de politisation ? Les dispositifs expérimentés n’ont-ils pas eu tendance à favoriser des formes très contrôlées de participation d’une part et à avoir des effets significatifs en termes de sélection sociale d’autre part, de telle sorte que leur impact réel en termes d’émancipation est apparu comme problématique ?
- Les instances participatives ne servent-elles pas d’ailleurs, la plupart du temps, de moyen de désamorcer la critique sociale et les mouvements contestataires ? Ne sont-elles pas conçues et utilisées comme des lieux de co-gestion des problèmes publics et de partage des responsabilités, dans la lignée des exigences du néo-management?
- La participation ne relève-t-elle que d’une dynamique d’offre, en décalage avec la demande sociale, laissant planer l’ombre d’une nouvelle forme de paternalisme ? Peut-on établir un lien entre la diffusion d’une citoyenneté « participative » et la progression d’un contrôle social d’un nouveau type ?
- Qu’en est-il de l’argument selon lequel la représentation serait encore le vecteur le plus puissant d’intégration sociale ? Ou, à l’inverse, de celui selon lequel l'attention des chercheurs portée à la participation aurait pour effet d' « abandonner » la représentation?
- La participation entre idéal démocratique et ambivalence des pratiques
- La demande sociale de participation et ses limites
- Formes de la résistance à l’impératif participatif
- La participation et ses effets sur les mouvements sociaux
- Impératif participatif, stratégies managériales et néolibéralisme
- Participation et formes contemporaines de gouvernementalité.