L’impératif participatif en procès

  L’impératif participatif en procès ?   Regards croisés sur les critiques de la participation   22 et 23 mars 2012, EHESS Paris 190-198 Avenue de France, Paris 13°, salle 638-641 Métro Quai de la gare (ligne n° 6)     

Colloque organisé par 
Guillaume Gourgues et Sezin Topçu

avec le soutien du GIS "Participation du public, décision, démocratie participative", 
le Centre d’études des mouvements sociaux et PACTE 
   


Programme


Jeudi 22 mars


9:00 ⇒ Accueil des participants

9:30 ⇒ Introduction du colloque
Guillaume Gourgues, Sandrine Rui, Sezin Topçu
 

 10:00-12:30 ⇒ Session 1
Participation comme forme de gouvernement, hier et aujourd'hui


-Discutante : Sandrine Rui
 
  • Frédéric Graber
    Pour ou contre les enquêtes publiques ? Une réflexion historique
     
  • Pierre Sauvêtre
    La gouvernementalité comme grille d'analyse du caractère démocratique de la participation. L'exemple de la critique de la participation dans les comités d'action dans la crise de 1968
     
  • Dominique Pestre et Sezin Topçu
    La démocratie technique instrumentalisée ? De l'idéal participatif aux formes de gouvernement de l'espace public

     

 14:00-17:00 ⇒ Session 2
Management, technosciences, économie et néolibéralisme


-Discutante : Sabine Saurugger
 
  • Julien Charles
    Ce que l'étude de la participation au travail apporte à la critique de la participation
     
  • Christophe Bouillaud
    Entre 'Tina' et 'It's the economy, idiot!', quelle place pour l'impératif participatif citoyen dans la crise économique mondiale (2008-2012) ?
     
  • Emanuel Bertrand
    Commission européenne et participation de la société civile : l'impératif participatif à la croisée du régime néolibéral et du régime de la gouvernance
     
  • Arianna Lovera
    « Metron ariston » : conflits autour du degré optimal de participation dans la finance solidaire
     
 

Vendredi 23 mars
 

 9:30-12:30 ⇒ Session 3
Les mobilisations sociales à l'épreuve de l'impératif participatif


-Discutante : Catherine Neveu
 
  • Alicia Márquez Murrieta
    Tensions et critiques de la participation d'une partie du mouvement féministe dans la santé publique de la ville de Mexico
     
  • Mikaël Chambru
    L'activisme délibératif de la mouvance anti-nucléaire. Entre résistance à l'impératif participatif et revendication d'une politique délibérative
     
  • Julie Le Mazier
    Les assemblées générales étudiantes : un espace « ordinaire » de controverses sur la démocratie, la participation, la délibération et leurs limites
     
  • Doris Buu-Sao
    Les dispositifs participatifs dans le gouvernement des contestataires : Grammaire participative et cogestion des conflits socio-environnementaux en Amazonie péruvienne

     

  14:00-17:00 ⇒ Session 4
Instruments et cadrages des dispositifs participatifs


-Discutant : Pierre Lascoumes
 
  • Joanna Guerin
    La concertation est-elle possible malgré les instruments? Le cadrage des cartes dans un dispositif participatif
     
  • Alexandre Fauquette
    Entre critiques de la démocratie participative et critiques de la démocratie sanitaire, l'exemple des projets de maisons de santé du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais
     
  • Benjamin Loveluck
    La participation sur Internet. Ambiguïtés politiques d'un dispositif socio-technique
     
  • Elise Palomares et Aude Rabaud
    Les « autres ethniques » dans les dispositifs participatifs : entre dépolitisation et logique du procès


     

 17:15 -18:30 ⇒ Table ronde de synthèse

avec Loïc Blondiaux, Marion Paoletti et Dominique Pestre

 

 

 

 

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Appel à communications
 

La question de la démocratie participative est au cœur des mutations qu’a connues l’action publique depuis quelques décennies dans les démocraties occidentales. Dans un contexte de crise du gouvernement représentatif, la participation citoyenne aux négociations et aux débats publics, ainsi qu’aux processus d’expertise et de décision, fait désormais figure de norme ou d’impératif. S’est ainsi intensifié le recours à des technologies ou à des dispositifs ayant pour objectif d’impliquer davantage les citoyens dans la conduite des affaires qui les concernent, ceci dans un nombre croissant de domaines. Cette amorce d’institutionnalisation de la démocratie participative n’est cependant pas sans poser problèmes. À en particulier été questionnée son association avec une véritable dynamique de démocratisation. De fait, les ambivalences des formes participatives sont nombreuses. Des approches critiques issues de domaines variés dont la sociologie politique critique, les études de l’action collective ou les études sociales et culturelles des sciences et des techniques ont contribué à éclairer ces ambivalences, les rapportant par exemple aux mécanismes rigides de préservation du système politique, administratif et d’expertise face aux nouvelles formes de conflictualité sociale. Ces résultats de recherche, dont certains ont été particulièrement explorés et repris, ne constituent pourtant qu’une partie des réflexions menées à propos de la démocratie participative. L’objectif de ce colloque est de questionner la portée des théories et approches critiques ayant pris pour objet les dispositifs contemporains de participation et de délibération, que ces approches disposent d’une forte assise académique ou qu’elles relèvent de pistes de réflexion plus exploratoires.    Un panorama non exhaustif de ces critiques existantes ou émergentes peut prendre la forme d’une série de questions, qui se sont toutes structurées autour de la contestation de la montée en puissance de l’injonction à la participation :   
  • La participation n’apparaît-elle pas en effet dans un nombre considérable de cas comme un outil de gestion bien plus que comme un véritable vecteur de politisation ? Les dispositifs expérimentés n’ont-ils pas eu tendance à favoriser des formes très contrôlées de participation d’une part et à avoir des effets significatifs en termes de sélection sociale d’autre part, de telle sorte que leur impact réel en termes d’émancipation est apparu comme problématique ?
  • Les instances participatives ne servent-elles pas d’ailleurs, la plupart du temps, de moyen de désamorcer la critique sociale et les mouvements contestataires ? Ne sont-elles pas conçues et utilisées  comme des lieux de co-gestion des problèmes publics et de partage des responsabilités, dans la lignée des exigences du néo-management?
  • La participation ne relève-t-elle que d’une dynamique d’offre, en décalage avec la demande sociale, laissant planer l’ombre d’une nouvelle forme de paternalisme ? Peut-on établir un lien entre la diffusion d’une citoyenneté « participative » et la progression d’un contrôle social d’un nouveau type ? 
  • Qu’en est-il de l’argument selon lequel la représentation serait encore le vecteur le plus puissant d’intégration sociale ? Ou, à l’inverse, de celui selon lequel l'attention des chercheurs portée à la participation aurait pour effet d' « abandonner » la représentation?
L’enjeu de ce colloque sera précisément de revenir sur ce type de critiques et de croiser les élaborations théoriques qui en ont été proposées avec des recherches empiriques sur des cas concrets de « résistance » à la participation. Ce colloque s’inscrit ainsi dans une réflexion critique plus large sur certains impensés de la démocratie participative en questionnant par exemple le présupposé d’une demande sociale de participation et ses limites. Il a une vocation résolument pluridisciplinaire et vise à confronter des approches relevant aussi bien de la théorie sociale et politique que de la sociologie, de la psychologie sociale, de l’étude sociale des sciences et des techniques, de l’histoire, de l’anthropologie, etc. Nous encourageons dès lors les communications qui aborderont la problématique de la critique de la participation en s'inscrivant dans un des axes suivants, ou à l'intersection de plusieurs d'entre eux :   
  • La participation entre idéal démocratique et ambivalence des pratiques
  • La demande sociale de participation et ses limites
  • Formes de la résistance à l’impératif participatif
  • La participation et ses effets sur les mouvements sociaux
  • Impératif participatif, stratégies managériales et néolibéralisme
  • Participation et formes contemporaines de gouvernementalité.
 
 

Comité d’organisation

  Guillaume Gourgues
ATER à l'IEP de Grenoble (PACTE) Sezin Topçu
Chargée de recherche CNRS (CEMS-IMM)  
 

Comité scientifique

  Loïc Blondiaux - Université Paris I Daniel Cefaï - Cems, Ehess Jean-Michel Fourniau - IFSTTAR Catherine Neveu - CNRS, Ehess Marion Paoletti - Université Bordeaux IV Dominique Pestre - Centre Koyré, Ehess Sandrine Rui - Université Bordeaux II Sabine Saurugger - Pacte, IEP Grenoble       
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