Engagements et tensions autour de la rénovation urbaine

Engagements et tensions autour de la rénovation urbaine. Expériences locales et comparaisons internationales

Colloque international

25 et 26 janvier 2013

à l'ENSA Paris Val de Seine

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Y figure la présentation du colloque et le programme, ainsi que les modalités de participation.

L'inscription est obligatoire et s'effectue sur le site du Colloque : colloqueru.wordpress.com.

Présentation

Les processus récents de rénovation urbaine s’inscrivent dans des logiques d’internationalisation accompagnant de très fortes mutations urbaines et socio-économiques. On considère ici la rénovation urbaine dans une acception large. Elle renvoie certes majoritairement à des opérations publiques de démolition/ reconstruction pilotées par des agences (ANRU en France) mais aussi à des interventions qui conservent le bâti dans un souci patrimonial tout en entraînant des changements résidentiels et de fortes vulnérabilités. Nous pouvons à ce stade distinguer deux appareils argumentaires et opérationnels distincts. On peut ainsi identifier une première vague de rénovation d’envergure (autour des années 70) qui avance, en Europe, un objectif de résorption de l’habitat insalubre, dégradé ou taudifié (H. Coing, 1966). Elle se justifie au nom de l’intérêt général et de la modernité. La seconde vague, qui prend corps surtout à partir de la fin des années 90 associe toujours la rénovation urbaine à un objectif de modernisation, souvent couplé à un renouvellement des populations ou à un référentiel de mixité sociale (C. Lelévrier, 2010). Elle s’accompagne volontiers de « mégaprojets » (U. Lehrer, 2008) dans la plupart des villes portées par un objectif de compétitivité internationale où s’investissent des capitaux en partie exogènes ou transnationaux. Dans la plupart des métropoles se désignant comme des villes internationales, l’habitat précaire périphérique et ou l’habitat central dégradé constituent une cible privilégiée pour la rénovation urbaine ou les opérations d’éviction en particulier les bidonvilles ou les quartiers en situation centrale et péricentrale (J.F Pérouse, 2007). Aux contours de ces opérations, de nouveaux modes opératoires apparaissent à travers la diversification des investissements disponibles (S. Benjamin, 2011).

La rénovation urbaine provoque le plus souvent des revendications citoyennes, identitaires, basées sur la peur de la perte matérielle et mémorielle, sur l’incertitude résidentielle. Ces changements brutaux mettent en crise les recours aux réseaux sociaux, les solidarités locales et les représentations du vivre ensemble. Aussi, dans une perspective complémentaire, il s’agira d’appréhender les processus de production de projets ou les politiques publiques dans leurs modalités opératoires, en observant les formes de légitimation publique d’opérations le plus souvent redoutées ou impopulaires (F. Navez-Bouchanine, I. Berry-Chikhaoui, 2005). Le renouveau des formes de mobilisations sociales dans le sillage de ces rénovations urbaines réinterroge ainsi la question des mouvements sociaux autour de la double question de l’ancrage et de l’éviction (Y. Cabannes et alii, 2010). De même, l’identification des modalités selon lesquelles les gouvernements locaux et les sociétés civiles s’emparent de ces processus conduit à questionner la démocratisation de l’aménagement, du projet urbain, et la gestion politique et locale des vulnérabilités sociales. Le renouvellement des exigences citoyennes draine, autour des variations de la rénovation urbaine, des collectifs de citadins et des associations (A. Deboulet, 2010) dont il faut cerner les contours et également les proximités croissantes avec les professionnels de l’urbain.

Les recherches récentes semblent montrer la modification des formes de mobilisation et la montée en régime de nouvelles formes de médiation. Ces dernières permettent de voir émerger des demandes d’alternatives, des visions du futur qui mettent au défi les logiques financières de transformation de la ville (N. Brenner, 2010). Dans ce contexte, des métropoles voient émerger de nouvelles formes d’action publique et de mobilisation, voire de contre-projets ou de projets participatifs ou coopératifs qui sont tant le fait de professionnels – urbanistes, architectes notamment – que de chercheurs et de résidents.

Ce colloque se propose donc d’appréhender les relations complexes et changeantes des modèles d’intervention publique et des normes sociales locales (G. Pinson, 2010; P. Watt, 2009) pour comprendre la persistance et les modalités des rénovations urbaines et leur diverses résonances sur les tissus sociaux, économiques et urbains des métropoles.

  • Quelles sont ainsi les convergences entre les formes historiques de la rénovation et ses modalités actuelles, dans des contextes sociétaux et urbains pourtant très contrastés ?
  • Les développements récents des métropoles mondiales dans les pays émergents et/ou en développement amènent-ils à reconsidérer l’ampleur et la nature des grammaires de motivation des acteurs engagées pour, contre ou dans la réforme de la rénovation urbaine ?
  • Sachant que l’accélération du recours à la rénovation urbaine s’inscrit dans un processus de métropolisation et de privatisation, comment appréhender les tensions ainsi engendrées et les réponses publiques et civiques à ces incertitudes ?
  • Les engagements et les formes de médiation qui permettent de penser ces futurs proches à partir de pratiques existantes sont donc au centre de ce colloque. Comment analyser l’émergence de nouvelles pratiques amenant professionnels et citadins à inventer d’autres façons de produire de la ville ?
  Les 3 axes du colloque :

Axe 1 - Politiques et acteurs de la rénovation urbaine à l’heure globale : une approche comparée

Axe 2 - Coalitions d’acteurs et visées de la rénovation urbaine : un examen critique

Axe 3 - Engagements croisés des «habitants», praticiens et chercheurs : quel renouveau des formes de contestation, de coopération et de médiation ?

Comités scientifiques et d'organisation : voir le site du colloque

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