Du quartier à l’État. Sociologie des publics des dispositifs participatifs brésiliens

Du quartier à l’État.

Sociologie des publics des dispositifs participatifs brésiliens.
Le cas des conférences municipales des femmes de Recife et de Londrina.


La soutenance de la thèse de science politique de
Marie-Hélène Sa Vilas Boas
aura lieu le

lundi 26 novembre 2012, à 14h

en salle D003 de l’IEP d’Aix-en Provence  (Espace Philippe Seguin, 31 rue Jean Delmas, Aix-en-Provence).

 

Le jury est composé de :

Loïc Blondiaux,  Professeur, Université Paris 1.
Jean-Pierre Gaudin, Professeur, IEP d’Aix-en-Provence.
Camille Goirand, Maître de conférences HDR, IEP de Lille (rapportrice).
Erik Neveu, Professeur, IEP de Rennes (rapporteur).
Daniel van Eeuwen, Professeur, IEP d’Aix-en-Provence (directeur de thèse).
Dominique Vidal, Professeur, Université Paris 7.
 

Résumé :

Pourquoi certains dispositifs participatifs brésiliens réunissent-ils surtout des acteurs habituellement peu participants ? Cette thèse rend compte d’une participation « improbable » à partir de l’étude des conférences municipales des femmes de Recife et de Londrina. A la différence des analyses « institutionnelles » qui placent les procédures en facteur explicatif des pratiques de participation, notre travail met en évidence l'ancrage social des dispositifs et l'intrication entre les jeux sociaux et participatifs. L'hypothèse principale est que la mobilisation des déshéritées dans les conférences des femmes dépend essentiellement d'enjeux propres à l’espace des quartiers populaires et, plus précisément, des luttes pour la représentation en leur sein.
Cette thèse repose sur la combinaison de deux niveaux d’analyse : une approche micro-sociologique, centrée sur les trajectoires et les pratiques de participation des habitantes ; une approche méso-sociologique, visant à retracer l’émergence de la démocratie participative au Brésil. Ces perspectives permettent de montrer que la participation des plus démuni(e)s résulte d’une part d’une histoire singulière, au cours de laquelle la notion de participation a été associée aux quartiers populaires, et de l’autre des dynamiques individuelles et collectives de construction des porte-parole légitimes de ces territoires.
 
Mots-clés : Participation improbable, démocratie participative, intersection des rapports sociaux.

Summary

Why do several Brazilian participatory institutions gather people who usually do not participate? This thesis attempts to analyse an “improbable” participation through the case of women’s municipal conferences in Recife and Londrina. Although several studies highlight the role of participatory institutions designs to explain why people participate, I argue that it is the intricacy between social and participatory games which explains this mobilization. My main hypothesis is that poor women’s participation depends on issues specific to popular districts and more precisely on the competition for representation in those territories.
This doctoral research combines two levels of analysis: a microlevel approach, first, based on the study of women’s trajectory and their practices of participation; a mesolevel approach, then, which aims at analyzing the emergence of participatory democracy in Brazil. These two levels of analysis show that poor women participation is the result of a singular history, during which the category participation has been linked to a territory, the popular districts, as well as individuals and collective dynamics of construction of legitimate spokespersons within them.
 
Key words: Improbable participation, participatory democracy, gender and class.

Participation improbable intersection des rapports sociaux démocratie participative