Cycle de rencontres "Au peuple !"

   

"Au peuple !"

  La Villa Gillet et le Théâtre de la Croix Rousse
organisent un cycle de trois rencontres en partenariat avec Books et RCF,
et en collaboration avec la librairie Passages    
2012, année électorale. Alors que reviennent les grands débats et que s’animent les passions politiques, le peuple s’interroge sur son avenir. Courtisé, analysé, sondé, il est l’objet de toutes les attentions. Mais que dire aujourd’hui de ce qui fait le peuple ? Que dire de son identité, de ses espérances, de ses révoltes ?   Ce cycle de trois débats sur la notion de  « peuple » a été conçu et organisé par la Villa Gillet  pour faire écho à trois spectacles de la saison du Théâtre de la Croix-Rousse. Ainsi, la guerre des gangs du West Side résonnera avec le débat sur l’identité nationale, les révolutionnaires de Hugo répondront à ceux du printemps arabe et les écrits visionnaires de Rousseau éclaireront la crise de la représentativité contemporaine.      

1. Quand le peuple se cherche :
unité et identités

Lundi 5 décembre 2011 à 20h30
Théâtre de la Croix Rousse Place Joannès-Ambre , Lyon 4°   Discussion avec Guillaume Leblanc, Dominique Reynié et Rob Riemen   Affirmation du communautarisme, morcellement des territoires, débat sur l’identité nationale, retour des populismes: autant de questions et de problèmes auxquels le peuple se confronte.   Guillaume Leblanc est professeur de philosophie à l’Université Bordeaux III. Son travail porte essentiellement sur la question de la "critique sociale". Il étudie plus spécifiquement les limites complexes qui distinguent précarité, exclusion, vie décente et normalité. Dominique Reynié enseigne à Sciences Po Paris. Il a été expert auprès de la Commission européenne dans le cadre du programme "The Future of Europe". Il est par ailleurs membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, membre de l’Observatoire de la décentralisation du Sénat, et depuis 2008, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique. Ses travaux portent sur les transformations du pouvoir politique, l’opinion publique et ses manifestations, les mouvements électoraux. Rob Riemen, essayiste néerlandais, est le président-fondateur de l'Institut Nexus, centre international de réflexion sur le monde contemporain. Il édite une revue du même nom. Rob Riemen place les valeurs morales au centre de ses recherches, expliquant en quoi la sagesse, l'humanisme ou encore l'intégrité jouent un rôle central dans notre histoire politique et sociale. Ainsi, dans La Noblesse de l'esprit (Nil, 2009), il appuyait sa théorie sur l'héritage de grands penseurs, de Socrate à Thomas Mann, une analyse qu'il poursuit dans son dernier livre : en analysant les extrémismes, il rappelle les hommes politiques et les intellectuels à leurs devoirs.   Entrée : 5 €.
Gratuit pour les lycéens, les étudiants et les demandeurs d'emploi. Pour réserver, cliquez ici.   Spectacle en regard :  
West Side Story
. Bernstein / Lecointe / Lacornerie au Théâtre de la Croix-Rousse (14 > 23 dec.)
  Tel : 04.72.07.49.49            

2. Quand le peuple agit :
révoltes, révolutions, réformes

Jeudi 12 janvier 2012 à 20h30   Théâtre de la Croix Rousse
Place Joannès-Ambre , Lyon 4°   Discussion avec Sophie Wahnich, Paul Jorion et Nicolas Baverez
Rencontre animée par Nabil Wakim   Les révolutions arabes ont remis sur le devant de la scène l'image du peuple en action, uni dans un mouvement de libération. Même nos vieilles démocraties aux habitudes réformatrices doivent faire face régulièrement à des mouvements de révolte : indignés, émeutes urbaines, mouvements sociaux.
Ces événements collectifs sont-ils un passage obligé dans l'histoire des peuples ? Que reste-t-il après l'action ? Si ces mouvements interrogent notre projet collectif, ils posent surtout de nouveau la question de l'idéal démocratique auquel chaque citoyen aspire.
    Sophie Wahnich, directrice de recherche au LAIOS-IIAC (EHESS-CNRS), est historienne de la sensibilité politique à l’époque révolutionnaire. Pour mener ce qu’elle appelle une « profanation » des savoirs, au sens d’une restitution au public d’une forme d’histoire critique, elle affirme qu’il faut manifester dans l’écriture de l’histoire une dimension sensible qui postule des valeurs politiques communes. L’histoire est ainsi simultanément de la science historique et une pratique de conscience politique.
Paul Jorion est Docteur en Sciences Sociales de l’Université Libre de Bruxelles, diplômé en sociologie et en anthropologie sociale. Il a effectué de nombreuses missions de terrain, sur l’île bretonne d’Houat comme sur le sol africain. Élève de Claude Lévi-Strauss et du mathématicien Georges-Théodule Guilbaud, Paul Jorion a fait progresser la modélisation algébrique de systèmes de parenté. En 1989, il participe aux travaux du laboratoire d’intelligence artificielle des British Telecom, où il développe le logiciel "ANELLA" (Associative Network with Emerging Logical and Learning Abilities). Il s’installe aux États-Unis en 1997 et y travaille en tant qu’expert dans le secteur du crédit à la consommation. Cette mission lui permet  d’annoncer en 2004 la crise des subprimes qui se révèlera effectivement au grand public quelques semaines plus tard.
Nicolas Baverez, essayiste et éditorialiste, est docteur en histoire et agrégé de sciences sociales, après une formation à l’ENS Paris et à l’ENA, où il enseigne aujourd’hui. Ses recherches portent sur le chômage, les politiques publiques et les crises économiques du XXe siècle. Sa pensée a été fortement influencée par Raymond Aron. Son activité d’éditorialiste l’a amené à collaborer avec Les Échos et avec Le Monde, avant d’écrire aujourd’hui pour l’hebdomadaire Le Point.   Entrée : 5 €.
Gratuit pour les lycéens, les étudiants et les demandeurs d'emploi. Pour réserver, cliquez ici.   Spectacle en regard :  
Tempête sous un crâne (Les Misérables). Victor Hugo / Jean Bellorini au Théâtre de la Croix-Rousse (31 janv. > 15 fev.)
  Tel : 04.72.07.49.49    

3. Quand le peuple décide :
le vote en question

Jeudi 9 février 2012 à 20h30   Théâtre de la Croix Rousse
Place Joannès-Ambre , Lyon 4°   Discussion avec Fabienne Brugère, Céline Braconnier, Olivier Ihl et Bassma Kodmani   Depuis quelques décennies une crise de confiance à l'égard du vote traverse nos démocraties participatives : montée de l'abstentionnisme, vote sanction, dispersion des voix.
Socle indissociable des institutions républicaines, le vote et la représentation citoyenne qu'il est censé incarner connaissent un discrédit sans précédent. Les élections sont-elles encore au centre de notre vie démocratique ? Les opinions que le suffrage reflète et les attentes qu'il suscite ne manquent pas de questionner le vote et sa représentativité. Alors le peuple s'y retrouve-t-il ?
  Fabienne Brugère enseigne la philosophie à l’université Bordeaux 3. Elle dispense également des cours aux Universités de Hambourg, Munich et Laval à Québec, comme professeure invitée.  Ses travaux portent sur l’esthétique, l’histoire de la philosophie moderne (XVIIIe siècle), la philosophie morale et politique, les études de philosophie anglo-américaine et la théorie féministe. Depuis 2008, elle préside le Conseil de développement durable auprès de la Communauté urbaine de Bordeaux : cet espace de démocratie participative placé aux côtés des élus rend des avis et formule des propositions sur les stratégies et projets territoriaux, et plus généralement sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux du développement de l’agglomération bordelaise.
Céline Braconnier est maître de conférences de science politique à l’université de Cergy. En 2007, avec Jean-Yves Dormagen, elle publiait La démocratie de l’abstention dans lequel étaient livrés les résultats détaillés d’une enquête sociologique de plus de quatre ans au sein de la cité des Cosmonautes, à Saint-Denis, portant sur les pratiques du vote en milieu populaire. Avec Une autre sociologie du vote, publié en 2010, on dispose du premier bilan critique d'une sociologie alternative du vote dont l'auteure appelle au déploiement.
Olivier Ihl est un politologue français spécialiste de la sociologie historique du politique. Il est professeur des universités et directeur de l'Institut d'Etudes Politiques de Grenoble. Olivier Ihl est avec Yves Déloye l'un des principaux représentants de l'école de la sociologie historique du politique. Cette approche consiste à croiser les apports des trois disciplines (sociologie, histoire, science politique) afin de saisir des phénomènes complexes tels que le vote, les sciences de gouvernement, la République. Il défend une approche par l'histoire matérielle, par laquelle est entendue l’appréhension des faits historiques par les hommes et les choses qui les font concrètement plutôt que par les grandes idées ou les récits institutionnels.
Bassma Kodmani a quitté la Syrie en 1968 avec ses parents, contraints de partir pour des raisons politiques. Chargée de mission au CNRS, chercheur associée au CERI (Sciences-Po), elle enseigne au Collège de France. Elle est également directrice de l’Initiative Arabe de Réforme, un consortium d’instituts de recherche du monde arabe travaillant en partenariat avec des instituts européens et américains sur la transition démocratique dans le monde arabe. L’objectif de l’ARI est d’animer le débat, de mettre ensemble des intellectuels et des acteurs de la réforme en provenance de la société civile, de faire parvenir aux Occidentaux une certaine vision de la réforme telle qu’elle est formulée par les chercheurs arabes.   Entrée : 5 €.
Gratuit pour les lycéens, les étudiants et les demandeurs d'emploi. Pour réserver, cliquez ici.   Spectacle en regard :  
Les Rêveries. Rousseau/ Hersant /Têtu /Lacornerie au Théâtre de la Croix-Rousse (le 8 février) à l’occasion de l’année « Rousseau 2012 en Rhône-Alpes »
  Tel : 04.72.07.49.49
                Villa Gillet 25 rue Chazière, Lyon 4°  
La Villa Gillet (Lyon) est une institution culturelle originale et unique qui s’intéresse à toutes les formes de la culture : littérature, sciences humaines, politiques et sociales, histoire, arts contemporains, etc. Elle rassemble artistes, écrivains, romanciers et chercheurs du monde entier pour nourrir une réflexion publique autour des questions de notre temps à l’occasion de conférences, débats, tables rondes, et lectures. Ouverte à tous, elle permet au plus grand nombre d’être au cœur de la vie des idées et des langages contemporains. La Villa Gillet a été créée en 1987 à l'initiative de la Région Rhône-Alpes. Elle est aujourd’hui soutenue dans son action par la Région Rhône-Alpes, la Ville de Lyon, la Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes, le Centre National du Livre, et bénéficie du soutien du Ministère des Affaires Etrangères.  

 

 

 

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