Colloque ACFAS : Une participation selon les générations

 

Programme du Colloque

  Université Bishop, HAM-303  

9h00 - 9h45 : Session 1

Regard intergénérationnel sur les pratiques citoyennes

  • Michel Venne, Directeur de l’Institut du Nouveau Monde

"Bilan et réflexion sur les Rendez-vous des générations de l’Institut du Nouveau Monde"

L'Institut du Nouveau Monde a initié une démarche de Rendez-vous stratégique portant sur les générations en 2009. Cette démarche en quatre temps (Cafés des âges, Forum national, Rendez-vous régionaux et Rendez-vous national) a permis à des milliers de Québécois et Québécoises de formuler leurs préoccupations et leurs propositions en vue de l'adoption, à l'automne prochain, d'une Déclaration des générations. Cette communication présentera un bilan préliminaire de cette démarche en cours et des conclusions à tirer pour faire participer les citoyens de toutes les générations.    

10h00 – 11h30 : Session 2

Table ronde
sur la participation des citoyens selon les générations

  • Christine Champagne
    Auteure de l’avis pour le Conseil jeunesse de Montréal et agente de recherche au Centre de recherche sur les innovations sociales
  • Julie Maude Normandin
    Membre du conseil jeunesse de Montréal et doctorante à l’École nationale d’administration publique
  • Fanie Lebrun
    Forum Jeunesse de l’Estrie
  • Marie-Hélène Croteau
    Conférence régionale des élus de Montréal
  • Yaël Filipovic
    Conservatrice, éducation et action culturelle, Galerie d’art Foreman, Université Bishop
  • Jean Carette
    Président d’Espaces 50+
 

11h45 – 12h30 : Session 3

Comment analyser « l’autrement » à travers le temps

  • Stéphanie Gaudet
    Professeure, Département de sociologie et d’anthropologie, Université d’Ottawa
  • Jolana Jarotkova
    Doctorante, Département de sociologie et d’anthropologie Université d’Ottawa
"La participation contre la démocratie… 30 ans plus tard"
Dans un ouvrage publié en 1983, La participation contre la démocratie, le sociologue Jacques T. Godbout faisait un constat frappant sur le caractère démocratique de la participation dans les organismes. Cette dernière, au lieu de renforcer le pouvoir des citoyens, tendait au contraire à renforcer le pouvoir des employés professionnels non-élus travaillant dans les organisations publiques et parapubliques. Cette communication voudrait reprendre le questionnement de Godbout sur le véritable caractère démocratique de la participation à travers l’analyse d’une série d’entrevues effectuées auprès de citoyens de Gatineau sur leur participation sociale formelle et informelle. Peut-on penser que les pratiques ont changé ? Et comment ? Les citoyens ordinaires peuvent-ils avoir voix au chapitre quand il s’agit de définir et de participer à un vivre-ensemble ou de prendre des décisions collectives ?
  • Catherine Côté
    Professeure, École de politique appliquée, Université de Sherbrooke
"Des générations spontanées ? L’approche socio-historique pour comprendre l’évolution du comportement politique"

À l’instar de Mannheim, on peut penser qu’il existe une sorte de mentalité commune qui caractérise les membres d’une même cohorte et qui pourrait expliquer un comportement et une idéologie dominante qui diffèrent d’une génération à l’autre. Or, déjà plusieurs chercheurs ont témoigné d’un changement majeur des valeurs au cours des dernières décennies qui marque toutes les générations, mais qui affecterait davantage les plus jeunes. Les valeurs seraient devenues hyperindividualistes (indifférence, confort, consommation et narcissisme) et empreintes de méfiance envers l’autorité, démontrant la montée des valeurs post-matérialistes que prédisait Inglehart (1977) après une longue période économique de prospérité. C’est à ce contexte socio-historique que s’attardera cette présentation, en insistant sur les conséquences politiques qui découlent des nouveaux comportements électoraux et politiques qu’ont les générations X et Y par rapport aux générations précédentes.  

13h45 – 14h30 : Session 4

(In)former autrement – La participation des citoyens au travers des médias

  • Caroline Caron
    Post-doctorante, Institut d’études des femmes, Université d’Ottawa
"La production de médias : Un domaine d’investigation des pratiques de citoyenneté des jeunes"   Cette communication s’inscrit dans un courant relativement récent d’études anglosaxonnes qui conceptualisent certaines pratiques de communication et de production médiatique chez les jeunes (occidentaux) en tant que formes de participation sociale et d’engagement civique contemporains (Loader, 2007a) sur lesquelles le renouvellement de l’éducation à la citoyenneté devrait prendre appui (Bennet, 2008; Rheingold, 2008). Les travaux de recherche réalisés dans cette perspective reposent, selon la formule proposée par le sociologue britannique Brian Loader, sur l’hypothèse d’un « déplacement culturel » de la participation et de la socialisation politiques des jeunes (Loader, 2007b, ma traduction). À ce titre,  ce sont surtout les moyens par lesquels les jeunes sont amenés à se familiariser avec l’engagement public (ou civique) qui retiennent l’attention des chercheurs. À partir des résultats d’une recherche en cours sur les médias produits par des adolescentes et des jeunes femmes franco-canadiennes (Caron, 2010, en cours), et en relation avec les théories féministes de la citoyenneté (Dietz, 2000; Walby, 2000; Lister, 2003), cette communication insiste sur l’importance d’introduire l’analyse intersectionnelle dans l’étude et l’analyse de la participation politique selon les générations, notamment au sein de la documentation en émergence ci-haut mentionnée.
  • Sylvie Jochems
    Professeure, École de travail social, UQAM   
  • Ursula Martinez
    Doctorante, Département de communication, UQAM
  • Josianne Millette
    Assistante de recherche, Centre d’études sur les médias, Université Laval et Groupe de recherche sur les usages et cultures médiatiques, UQAM
"Les points aveugles de l’engagement médiatisé par ordinateur"   Dans le cadre de cette communication, nous nous intéresserons aux formes d’engagement social et politique mobilisant Internet et les plateformes de réseaux sociaux. L’émergence des  blogues, YouTube, Facebook et autres Twitter entraîne-t-elle de nouvelles formes de participation et d’engagement social et politique ? Si oui, quelles sont-elles ? Assistons-nous à un changement de paradigme ou les usages militants des TIC s’inscrivent-ils plutôt en continuité avec les formes « classiques » d’engagement et d’activisme médiatique ? Pour explorer ces questions et mettre à jour la diversité de ces usages et des cultures d’engagement s’y rattachant, nous proposerons un cadre tiré des théories de l’action collective afin d’identifier les formes et les significations d’engagement qui s’inscrivent en rupture et celles qui s’inscrivent en continuité avec les modes précédents d’engagement et de participation citoyenne. Nous présenterons ensuite trois cas illustrant différentes formes d’engagement social et politique médiatisé par ordinateur : l’engagement politique mobilisant le site de partage de vidéo YouTube durant la campagne présidentielle de Barack Obama, la mobilisation des réseaux transnationaux et, finalement, l’utilisation des TIC dans le cadre de l’action communautaire des groupes de femmes du Québec.  

14h45 - 15h30 : Session 5

(In)former autrement – Former pour mieux participer

  • David Lefrançois
    Professeur, Département des sciences de l’éducation, UQO   
  • Marc-André Éthier
    Professeur, Département de didactique, Université de Montréal
  • Stéphanie Demers
    Doctorante, Département des sciences de l’éducation, UQO
"Les manuels d’histoire au Québec : quelles visées de formation citoyenne impliquent-ils ?"   Cette communication vise à analyser l'architecture du programme d'histoire au secondaire, ses contenus et l'idéologie qui le sous-tend, et ce, notamment par une analyse exploratoire de discours des manuels scolaires à propos des modes d'engagement et de participation citoyenne. Le discours officiel tenu au cours des dernières décennies par les responsables de l’éducation dans plusieurs pays s’est progressivement éloigné des tentatives primaires de régulation sociale et d’assimilation dans une société présentée comme homogène et devant le rester, pour mettre l’accent sur la formation intellectuelle. Le Québec s’inscrit dans ce mouvement. Un examen plus étroit de la transposition de cette visée dans les manuels scolaires agréés soulève cette question : si la compétence à penser historiquement doit impliquer la capacité de saisir l’incidence des actions humaines sur le cours de l’histoire, comme le prescrit le programme d’histoire au secondaire, il faut alors se demander si les ouvrages scolaires dépeignent les humains uniquement comme des objets agis (conditionnés par l’environnement, contrôlés par les « grands personnages », etc.) ou comme des sujets actifs. Quel poids accordent-ils, par exemple, au rôle que jouent les agents pour façonner le changement dans l’histoire ou y résister ? Quelle forme prennent les actions décrites ?
  • Catherine Pache-Hébert
    Doctorante, Université de Sherbrooke
  • France Jutras
    Professeure, Faculté d’éducation, Université de Sherbrooke
  • Jean-Herman Guay
    Professeur, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke
"Comment susciter la collaboration entre l’école et la communauté pour accroître la participation citoyenne des jeunes ?"   Dans plusieurs pays, des programmes d’instruction civique et d’éducation à la citoyenneté ont été implantés dans les écoles afin de soutenir le développement de l’intérêt pour la participation à la vie démocratique. La formation du citoyen à l’école est passée de l’acquisition de connaissances sur les plans politiques et juridiques, au désir de développer une compétence citoyenne chez les individus. Les élèves devraient ainsi apprendre à devenir des citoyens actifs, engagés dans leur milieu et conscients du monde qui les entoure. À cet effet, les liens entre l’école et la communauté doivent être encouragés afin de permettre aux élèves de vivre des expériences concrètes de participation citoyenne, allant au-delà du cadre scolaire. Les résultats d’une recherche qualitative réalisée à partir d’entretiens semi-dirigés auprès d’élèves membres du comité d’élèves de leur école primaire seront présentés. Des facteurs encourageant leur désir d’engagement dans leur milieu seront mis en évidence, et par la suite, mis en perspective afin de voir leur application dans des expériences où école et communauté œuvrent conjointement. À titre d’exemple, un projet réalisé par des écoles, un organisme communautaire et une municipalité afin d’accroître la participation citoyenne sera présenté. Il s’agit d’un projet intergénérationnel où jeunes et aînés se sont investis dans la réalisation d’une œuvre collective visant l’appropriation de leur milieu de vie, dans un souci de développement durable.  

15h45 – 16h30 : Session 6

Entreprendre autrement

  • Mélanie Claude
    Doctorante, Département de sociologie et d’anthropologie, Université d’Ottawa
"L’entrepreneuriat social : Vers un renouveau de l’engagement social ?"   Face à certains discours prônant que la jeunesse contemporaine soit désengagée et désorientée s’érige progressivement la thèse d’une transformation des modes et des formes d’engagement social et politique chez les jeunes. Sans dire que les formes classiques d’engagement (ex. l’implication dans le milieu politique, syndical, institutionnel ou par le bénévolat) soient tombées en désuétude, il semble émerger une certaine volonté chez les jeunes de « s’engager autrement ». L’entrepreneuriat social se profile comme un « nouveau type » d’engagement social. Cette communication vise à présenter un schéma analytique permettant de comprendre en quoi l’entrepreneuriat social est une forme contemporaine d’engagement social, notamment chez les jeunes. Ce modèle dynamique émet l’hypothèse que dans le contexte néolibéral, où les fondements de l’État-providence s’effritent, l’individu est invité à mettre en gage une part notamment de sa créativité au service du social. À travers d’une brève mise en contexte des changements politique, social, économique et culturel qu’à engendré « le nouvel esprit capitaliste » (Boltanski et Chiapello, 1999), il sera possible de voir que l’entrepreneuriat social converge non seulement vers la participation des citoyens, mais aussi l’engagement des individus.
  • François Brouard
    Professeur, Sprott School of Business, Université Carleton
  • Sophie Larivet
    Professeure, École Supérieure du Commerce Extérieur/CIRCEE/CEREGE/CSES

"Mieux comprendre les enjeux de l’entrepreneuriat social pour entreprendre autrement"

S’appuyant sur une longue tradition de solidarité sociale au Québec, l’entrepreneuriat social est en pleine effervescence. Il pourrait s’agir d’une réponse pour combler les besoins sociaux grandissants et ainsi, améliorer la vie des citoyens en amenant une participation citoyenne différente. Pour mieux comprendre la montée des entreprises à visée sociale et de l’entrepreneuriat social et possiblement contribuer à son évolution, il est donc important d’en examiner les enjeux. L’objectif de cette communication est  d’identifier les motivations, les obstacles et les gestes qui peuvent être posés pour aider les entrepreneurs sociaux québécois. Les enjeux cités proviennent d’une enquête par questionnaire qui s’est déroulée lors de la Journée des entrepreneurs sociaux organisée par l’Institut du Nouveau Monde à Montréal le 1er juin 2010. Les questions posées s’intéressent aux raisons motivant l’implication des répondants comme entrepreneurs sociaux ou en lien avec l’entrepreneuriat social, les obstacles rencontrés par eux et les gestes/actions/politiques qui les aideraient. Les 84 répondants ont été principalement de jeunes entrepreneurs sociaux et des conseillers.  

16h30 – Mot de la fin

participation génération entreprenariat social