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Édito

Localiser l’épreuve démocratique. Assemblages, circulations, imaginaires

Colloque international
14, 15 et 16 novembre 2019
à la MSH Paris Nord à Saint-Denis

Appel à contributions

Occupation des ronds-points par les Gilets jaunes après les places publiques par Nuit debout, assemblée des assemblées et aspirations communalistes, zones de gratuité, listes citoyennes, révolte populaire en Algérie, gestion partagée des communs, plainte contre l’État face à son inaction sur le changement climatique… les expérimentations citoyennes qui se multiplient ces dernières années témoignent d’une aspiration radicale à un autre fonctionnement démocratique que les dispositifs participatifs ne sont pas parvenus à capter. En explorant et analysant une série « d’expérimentations démocratiques », le congrès 2017 du Gis Démocratie et Participation avait souhaité acter une nouvelle orientation dans un contexte d’urgence démocratique plus forte que jamais. Le mouvement des Gilets jaunes est venu confirmer les constats que nous faisions alors d’une crise aiguë du politique, d’une profonde défiance à l’égard de la représentation, de la prégnance des inégalités dans l’accès et la légitimité de la parole publique, en particulier pour les plus précaires. Ces aspirations à une vie démocratique ne sauraient être enfermées dans quelques solutions procédurales vite digérées. Plus profondément, les signes d’un rétrécissement démocratique se font chaque jour sentir un peu plus à l’échelle internationale : de la victoire électorale de Trump à celle de Bolsonaro, de la criminalisation des militants solidaires des réfugiés à la restriction du droit de manifester, des procès baillons à la mise à mal de l’autonomie de la presse… les libertés publiques semblent menacées.

Dans ce nouveau contexte, s’il s’agit toujours d’appréhender la multiplicité des formes d’expérimentation démocratique, le pari de ce colloque est de saisir ensemble ce double mouvement qui fait la complexité de l’épreuve démocratique : expérimentations et refoulement des alternatives citoyennes. La notion d’épreuve démocratique permet de penser à la fois les épreuves subies par la démocratie et les expériences par lesquelles elle fait la preuve de son existence sous des formes parfois renouvelées. Elle permet également d’interroger la place du conflit comme enjeu collectif, de s’attacher aux formes qu’il prend, de saisir les modalités de la mise en débat à différentes échelles et d’analyser les fragilités démocratiques des sociétés contemporaines. Localiser l’épreuve démocratique, cela signifie à la fois la repérer, la faire advenir en situation, l’actualiser et la « rendre locale », c’est à dire être attentif·ve·s aux propriétés des acteur·trice·s et des lieux. Cela permet aussi d’interroger le « local » comme espace de résistance à des épreuves démocratiques émergeant à d’autres niveaux et de reconnaîtrela nécessité de réfléchir aux lieux concrets, aux espaces matériels de l’expérimentation démocratique.

Ce colloque invite à localiser l’épreuve démocratique autour de trois axes qui peuvent s’articuler :

  • Observer les assemblages, pour aborder à la fois les configurations institutionnelles à l’œuvre et les formes d’assemblées et d’arrangements de pratiques à différentes échelles, ainsi que les liens et articulations entre elles ;
  • Décrire les circulations, des personnes, des pratiques et des idées, circulations physiques et matérielles ou par les réseaux sociaux entre les expériences locales et/ou localisées, et les réagencements d’échelle ainsi produits.
  • Saisir les imaginaires à l’œuvre, autre manière de poser la question des idéologies et des projets politiques : situer la production de différents imaginaires sociaux du politique, notamment des relations entre participation et représentation.

>>>>Télécharger l’appel à communications

Les propositions de communication doivent être déposées par voie électronique au plus tard le vendredi 19 juillet 2019 sur le site de Sciencesconf (outil du Centre pour la Communication Scientifique Directe du CNRS) :

https://congresgis2019.sciencesconf.org/

Quoi de neuf ? L’OBSERVATOIRE DES DÉBATS

L’Observatoire des débats a été lancé le 30 janvier par le Gis Démocratie et Participation et l’Institut de la concertation et de la participation citoyenne, qui se sont associés pour le constituer au Cevipof, centre de recherches politiques de Sciences Po Paris. L’objectif est d’aboutir à un « miroir des débats » s’étant déroulés durant la période du « grand débat national », en collectant des données sur les publics réunis, l’organisation, le déroulement, les thématiques discutées et les propositions formulées lors de réunions de toutes natures, sur des plateformes numériques et sur les réseaux sociaux, que ces réunions ou plateformes soient déclarées dans le dispositif gouvernemental ou se présentent comme des alternatives.

L'appel à contribuer a permis de rassembler une centaine de chercheurs et praticiens pour l’observation de :

  • plus de 260 réunions locales. Un premier bilan de ce dispositif est disponible ici ;
  • 17 conférences citoyennes régionales (bilan à venir).

Un questionnaire auprès des contributeurs sur les plateformes Internet du Grand débat et du Vrai débat est en cours de mise en place, en collaboration avec le Gis Marsouin.  Voir l’appel spécifique lancé pour l’observation des espaces numériques.

Pour prolonger ses travaux, l’Observatoire des débats a fait une réponse collective à l’appel à manifestation d’intérêt « Corpus de recherche “Grand débat national” » lancé par l’ANR le 21 février 2019. (>>>>Voir la réponse de l’Observatoire des débats

À la suite d'une première journée d’études de l’Observatoire des débats, qui a rassemblé une soixantaine des observatrices et observateurs le 8 avril 2019 à la Maison des sciences de l’Homme Paris Nord, à Saint-Denis, un communiqué de l’Observatoire des débats a été publié, le 11 avril 2019.

Ce communiqué est développé dans une Note de synthèse qui rassemble les diverses données recueillies sur le « grand débat national ».

Le point sur…

Panel International sur le Progrès Social

Repenser la société pour le 21ème siècle

Le Panel International sur le Progrès Social (PIPS) rassemble plus de 300 chercheurs, sociologues et économistes de haut niveau et du monde entier dans un effort commun : développer des solutions basées sur la recherche, multi-disciplinaires et non partisanes, aux enjeux majeurs de notre époque.

Présidé par Amartya Sen, prix Nobel d'économie, le PIPS a pour objectif de préparer un rapport sur l'état mondial du progrès social et de formuler des recommandations pour les acteurs sociaux, mouvements, organismes, politiciens et décideurs.

Processus

La préparation du rapport comprend cinq étapes :

  1. Organisation des différents comités et sélection des auteurs.
  2. Rédaction d'une première version du rapport. Chaque chapitre du rapport sera rédigé par une équipe d’une dizaine d’auteurs menée par un ou deux auteurs principaux chargés de la coordination. Des contributions supplémentaires peuvent être demandées aux auteurs externes dans les domaines qui ne relèvent pas directement de la compétence des auteurs des chapitres. Ces derniers peuvent compléter les autres chapitres traitant des questions relatives à leur spécialité.
  3. Recueil des commentaires sur le projet de rapport. Une campagne médiatique ainsi que les ressources d’Internet permettront de collecter les commentaires provenant de la société civile, de militants sociaux et politiques, de responsables politiques, d’administrations et d’organisations internationales.
  4. Traitement des commentaires et préparation de la version finale du rapport. Le rapport présentera non seulement la synthèse des connaissances académiques, mais aussi la plus large connaissance des problèmes sociaux et des efforts visant à instaurer une meilleure société.
  5. Rédaction d'un rapport synthétique et d'un livre adressé à un large public dont le but sera de transmettre les principaux messages aux acteurs sociaux et aux décideurs politiques.

Champs de recherche

Les problèmes envisagés par le PIPS sont nombreux et peuvent être examinés sous plusieurs aspects :

  • Démocratie et citoyenneté
  • Pauvreté, inégalité et bien-être
  • Risques globaux, ressources
  • Marchés, finance et corporations
  • Gouvernance privée et publique
  • Avenir du travail
  • Violence, paix et sécurité
  • Santé globale
  • Religions et sécularisation
  • Genre-famille-reproduction-sexualité
  • Questions urbaines, relations entre espaces ruraux et urbains
  • Éducation, communication et media
  • Genre
  • Sciences et technologies

Par ailleurs, quatre sujets transversaux vont apparaître dans le rapport : (i) technologies et innovations, (ii) mondialisation, (iii) mouvements sociaux, (iv) identité/communauté. Liés aux douze problèmes relevés ci-dessus, ils devraient structurer l’approche des défis et des opportunités dans différentes sphères de la vie sociale.

Le rapport

Le rapport est désormais en ligne et consultable sur le site de l'IPSP :

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