Quand la place devient publique

 

 

 

 

 

Quand la place devient publique

Joëlle Zask

Le Bord de l’eau, 2018

192 pages

18 €

 

 

 

Rechercher des places spécifiquement démocratiques conduit à élargir les pratiques de la citoyenneté à la conception commune d'espaces concrets.

Aujourd’hui, c’est vers les places publiques que nous nous tournons pour « réinventer la société », car nous y voyons le meilleur lieu d’opération pour l’innovation politique et l’expérience démocratique. Mais à quelles places publiques pense-t-on précisément ? Admettons qu’elles jouent un rôle, mais est-ce forcément celui d’assurer les libertés et de « recréer du lien social » ? Et inversement, se rassembler sur la place, est-ce par là même faire acte de « démocratie » ? En réalité, conçues par des rois, des empereurs, des chefs fascistes qui nous les ont léguées, bien des places se révèlent des dispositifs de contrôle brutal et de surveillance minutieuse. Jules César, Louis XIV, Napoléon III, Ismaïl Pacha, Hitler ou Mao Zedong ont voulu des places à leur image. Mais qu’en est-il des démocrates convaincus ? Se sont-ils eux aussi demandé quelles places conviendraient à leurs idéaux et à la promotion des modes de vie démocratiques qui leur tiennent à cœur ? La réponse est non. En adoptant le point de vue de l’usager-architecte que chacun de nous pourrait être, cet essai a pour but de contribuer à répondre à ces questions : quelles places en démocratie ? Comment les concevoir afin qu’elles soient appropriées non aux masses, aux foules ou aux troupes, mais aux véritables publics ?