Mélanger les démocraties représentatives, participatives et directes au niveau local

 

 La majorité décide ?
Mélanger les démocraties représentatives,
participatives et directes au niveau local

 



Colloque organisée par l’université de Gand
et le CERAPS de l’Université Lille 2
pour l’Observatoire de l’Autonomie Locale (OLA)

 


26 – 27 avril 2012, Gand, Belgique  


Le Centre for Local Politics de l’université de Gand, Le Centre d’Étude de la Vie Politique (Cevipol) de l’Université Libre de Bruxelles et le Centre d’Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS) de l’Université Lille II ont le plaisir de vous inviter à participer à ce colloque organisé pour l’Observatoire de l’Autonomie Locale. Le colloque se déroulera  les 26 et 27 avril 2012 à Gand (Belgique).
 

  Appel à communications  

Problématique

  Depuis plusieurs dizaines d’années dans plusieurs pays européens les collectivités territoriales ont expérimenté l’émergence de formes variées de démocraties participative et directe comme complément à leurs soutiens  représentatifs traditionnels. Parallèlement à ce développement, la littérature académique a mis en valeur l’augmentation de la fréquence et de l’usage d’un grand nombre de dispositifs et outils variés tels que les consultations et referendums, les budgets participatifs, les prises de décision interactives, ou les jurys citoyens.

Moins d’attention a été accordée aux effets de leurs usages réels  sur ceux qui sont gouvernés (les habitants), ceux qui gouvernent (les élus et les administrateurs) et des politiques résultants de l’action de ces derniers. En particulier, au niveau local,  la question de la compatibilité et de l’articulation entre les dispositifs participatifs, directs et ceux qui sont représentatifs semble s’imposer et constituera la question centrale de ce colloque.

Introduire des éléments de démocratie participative et directe pourrait remettre en question les modalités de prise de décisions et le monopole exécutif des politiques et des administrateurs. Quand la concertation est le dispositif intégrateur, la primauté du politique réside dans la capacité à prendre la décision finale. Quand la coproduction et la prise de décisions commune apparaissent ou sont complétées par la démocratie directe, la distinction entre gouvernants et gouvernés devient moins apparente et les rôles pourraient même être inversés. Souvent, le personnel politique mais aussi les administrateurs se sentent plutôt mal à l’aise. En tant que représentants légitimes du peuple, ils se demandent jusqu’à quel point la représentativité des individus ou des organisations impliquées existe réellement, et sont souvent confrontés à 'des décisions tranchantes’  comme celles issues/résultant de référendums avec des marges restreintes. Certains pourraient souligner que la prise de décision et l’exécution finales sont dévolues aux membres d’assemblées démocratiquement élues et contrôlées, c’est-à-dire eux-mêmes. Ces menaces sur la représentativité sont perçues comme d’une particulière importance par les assemblées législatives locales comme les conseils municipaux. Si, les éléments de démocratie directe ou participative ne peuvent pas faire disparaitre la Représentation élue, ils pourraient toutefois sérieusement remettre en cause la position des institutions politiques traditionnelles locales.
De même les effets de la relation renouvelée entre gouvernants et gouvernés pourraient s’en  trouver modifiés. L’intégration des dispositifs participatifs et directs peut produire des effets sur les politiques publiques. Ceux-ci pourraient prendre des formes variées et indirectes. La participation des citoyens pourrait aussi amplifier la crédibilité et le soutien pour une direction politique donnée ou simplement créer du conflit. Cela pourrait également affecter la notion délicate de qualité de la politique. Est-ce que la participation des citoyens conduit à l’intégration de nouvelles et pertinentes expériences et connaissances, par ailleurs inexistantes dans un contexte représentatif ? Ou bien la participation des citoyens retarde-t-elle la prise de décision ou réduit-elle l’efficacité de la décision à des domaines consensuels ? Quelle est la portée de la prise de décision ouverte à la démocratie participative et directe ? Peut-elle avoir un impact significatif sur des décisions politiques majeures ou doit-on la considérer comme une manifestation d’intérêt de pure forme pour un idéal sur valorisé concernant des domaines et enjeux périphériques ?
La question du mélange. Alors que des éléments de participation ou de démocratie directe sont pris en compte de manière étendue dans différents systèmes locaux, la plupart de ceux-ci reste principalement représentatif. Cela peut créer des frictions liées aux divergences  de nature entre les différents  systèmes de relations ainsi créées entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. Dans leur forme contemporaine, les mécanismes de prise de décisions les plus participatifs sont caractérisés par des spécificités fonctionnelles et personnelles. Des dispositifs démocratiques participatifs ou directs sont souvent connectés avec un ensemble  très précis de décisions et orientés vers un ou plusieurs groupes cibles particuliers. Ils sont ad hoc, visent directement les personnes concernées par le sujet, et majoritairement provisoires.
Cela peut aller à l'encontre de la logique d'agrégation qui soutient le cycle électoral de représentation et questionne particulièrement la cohérence stratégique de l’action politique. Que se produit-il  quand le résultat de tels dispositifs résultant d'un processus de décision commun crédible et intensivement débattu satisfait toutes les parties prenantes dans un voisinage donné, mais contredit complètement la stratégie à long terme de développement local ?
Le colloque accueille favorablement des propositions de contributions qui analysent une ou plus des questions  soulevées ci-dessus avec une attention particulière sur:
  • Les attitudes et comportements d'acteurs représentatifs comme les politiciens locaux, les administrateurs, les partis politiques ou les membres de la société civile traditionnelle vis-à-vis de la  démocratie participative et directe
  • L'effet de la démocratie participative et directe sur la prise de décisions et la politique publique locales
  • La compatibilité de dispositifs démocratiques participatifs et directs avec la voie hiérarchique électorale représentative au niveau local
  • Les modalités de participation à distance, sur internet par exemple, et la comparaison des modalités de débat public entre réunions publiques et forums internet
  • L’implication des citoyens ordinaires dans le débat politique, en dehors de tout dispositif de participation ? Quels en sont les facteurs contemporains ? Existe-t-il un « impératif délibératif » ou une demande de participation qui vienne des gens ?
  • La démocratie représentative est-elle complémentaire à la démocratie directe ou participative ou bien ces systèmes sont-ils incompatibles ?
  • Les effets de la participation sur la politisation des acteurs.
Le colloque privilégie des contributions empiriques et comparatistes, mais est ouverte à d'autres types de contributions comme des analyses de cas ou de pays.
 

Modalités de soumission des contributions

  Calendrier de l’appel à propositions
1) Envoi par mail de la proposition de communication, au plus tard, le 15 octobre 2011 en fichier attaché
2) Sélection des propositions, détermination des thèmes des ateliers et discussion du programme par l’Executive committee, en octobre 2011
3) Envoi du programme définitif en novembre 2011
4) Lancement de la publicité du colloque en janvier 2012
5) La contribution orale, en anglais ou en français, présentée au colloque, devra être envoyée le 28 février 2012 au plus tard.
6) Le comité, français et belge, d’organisation procèdera à une sélection des papiers présentés lors du colloque en vue de leur publication. Les contributions écrites selectionnées pour la publication devront être envoyées en leur état définitif le  31 décembre 2012 au plus tard : elles devront être écrites en anglais.
7) La publication aura lieu en juillet 2013.


Comment répondre à l’appel à propositions

La réponse à l’appel à communications doit comprendre le nom et l’institution et/ou le laboratoire de rattachement de l’auteur ou des auteurs, leur(s) adresse(s) postale(s) et email ainsi que, et surtout, le titre et le résumé de leur proposition accompagnée de 5 mots clés.
Le résumé, rédigé en français ou en anglais, ne doit pas dépasser 2000 caractères.
Elle doit être envoyée sous la forme du modèle précisé dans la page suivante.


Détails pratiques de la conférence
  • Le colloque se déroulera en anglais et en français
  • Le voyage sera à la charge de l’intervenant mais l’organisation du colloque couvrira les frais d’hébergement et de nourriture (déjeuner, dîner et pause café) ainsi que l’organisation pratique du colloque (location de salle, aménagement de la salle, coût de la publicité, des affiches, des flyers et des pochettes, coût de la publication).
  • Pour toute question complémentaire, il convient de contacter Mlle Willie Minin
     
 
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