Les jeunes et l’action politique : participation, contestation, résistance

 

 

Les jeunes et l’action politique : participation, contestation, résistance

Nicole Galland et Stéphanie Garneau (dir.)

Presses de l'Université Laval, « Regard sur la jeunesse du monde »

274 p.

Prix : 25.00 €

 

Présentation de l’éditeur

Les jeunes sont souvent décriés pour leur apathie politique, notamment parce que les formes d'engagement qu'ils déploient sont parfois peu légitimées socialement. Les chapitres rassemblés dans ce livre visent à contribuer à la reconnaissance et à la compréhension de la diversité des formes de l'action politique des jeunes aujourd'hui dans plusieurs contextes sociopolitiques (au Québec et au Canada, en Europe, en Amérique latine et ailleurs).

Ce livre retrace les processus qui favorisent ou non l'engagement politique des jeunes, par le regard croisé d'études rigoureuses portant tantôt sur des formes d'action politique attendues des pouvoirs publics (le vote, la participation associative), tantôt sur des formes plus contestataires (notamment chez des jeunesses marginalisées), en passant par des modes plus diffus de résistance au pouvoir.

De cette panoplie de manières de s'engager se dégage le portrait de jeunesses variées, mais loin d'être apathiques.

Extrait de l'introduction de Nicole Gallant et Stéphanie Garneau

Les textes rassemblés ici sont principalement issus de deux activités organisées par l'Observatoire Jeunes et Société. Préparées au cours de 2011, elles se sont toutes deux tenues au Québec en plein printemps 2012, donc sur fond de ce qui fut la plus longue et certainement l'une des plus impressionnantes mobilisations étudiantes de l'histoire de la société québécoise. La première activité était un atelier de réflexion sur l'engagement des jeunes dans diverses sphères de leur vie, tenu à Baie-Saint-Paul en avril grâce à un soutien financier du CRSH. À chaque pause, la situation sociale se réverbérait jusque dans notre huis-clos, alors que nos étudiants présents se rassemblaient autour de l'ordinateur de l'un d'eux afin de suivre l'état des négociations fraîchement rompues entre le gouvernement libéral et les trois représentants des associations étudiantes en grève, s'animant et s'indignant au moment de découvrir la proposition du gouvernement Charest, qui allait mener quelques jours plus tard à un affrontement agressif lors du Conseil général du Parti libéral à Victoriaville. La seconde activité dont sont tirés certains chapitres est un colloque intitulé, comme cet ouvrage, Les jeunes et l'action politique : participation, contestation, résistance et tenu dans le cadre du congrès de l'ACFAS à Montréal. Cette fois, le colloque a dû commencer avec près de deux heures de retard parce que des bombes fumigènes avaient entraîné l'interruption du service de métro ce matin-là.

Ces événements en parallèle de nos activités d'animation scientifique illustraient vivement combien l'action politique des jeunes est bien vivante et qu'elle prend parfois des formes qui ne sont pas forcément reconnues comme légitimes par les pouvoirs publics en place. Les jeunes sont toujours politisés, mais peut-être autrement ; ils continuent d'être engagés, mais peut-être ailleurs que là où les chercheurs regardent habituellement. Nous avions justement voulu rassembler des chercheurs prêts à déplacer leur regard là où les jeunes le mènent aujourd'hui. Nous avions tous pour objectif de mieux saisir les processus et les contextes qui façonnent de nos jours la conscience et l'action politiques des jeunes, tant au Québec qu'ailleurs dans le monde.

Cet ouvrage constitue le fruit de nos réflexions. Plusieurs types de matériau empirique et des cadres d'analyse différents, parfois même divergents, sont mobilisés tout au long des contributions. L'ouvrage veut ainsi, en plus d'ouvrir une fenêtre sur les espaces et modalités de l'action politique des jeunes dans une pluralité de contextes nationaux, stimuler une discussion autour des cadres conceptuels et angles d'approche de l'objet «jeunes et action politique». La conclusion générale tente en bout de piste de remettre en perspective et de problématiser ces divers angles en suggérant quelques avenues de recherche à explorer plus avant.