Les élu·e·s aiment-ils la démocratie ? Le personnel politique face à la participation citoyenne

Comité d’organisation : Rémi Lefebvre, Marion Paoletti, Guillaume Petit, Julien Talpin

Comité scientifique : Etienne Ballan, Loïc Blondiaux, Fabien Desage, Anne-Cecile Douillet, Guillaume Gourgues, Samuel Hayat, Vanessa Jérôme, Michel Koebel, Alice Mazeaud, Sandrine Rui, Julien O’Miel, Sébastien Vignon

Organisé avec le soutien du GIS Démocratie et Participation, CERAPS (Université Lille 2), CED (Université de Bordeaux), CESSP (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

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Quel est le rapport des élu·e·s à la démocratie et à la participation citoyenne ? Comment perçoivent-ils leurs rôles de représentants, leurs statuts et leurs marges de manœuvre politiques? Comment appréhendent-ils le rôle des citoyens en démocratie et les compétences qui leurs sont associées ? En quoi ces enjeux délimitent-ils différents profils d’élus et différentes trajectoires politiques ? Quels sont les rapports des élu.e.s et des organisations partisanes aux réformes institutionnelles démocratiques ou à la problématique et la "cause" de la démocratisation de la démocratie ? Telles sont les questions qui seront au centre de ce colloque. A partir de travaux empiriques, originaux ou relus, ce colloque veut donner à voir la façon dont les élu.e.s se représentent ce que doit être la « bonne participation », quels rapports ils entretiennent avec les réformes dites de “démocratisation” ou de “déprofessionnalisation” de la vie politique, comment ils et elles conçoivent la demande sociale de participation, fabriquent sur cette base des politiques de participation (souvent qualifiées de "politiques d'offre") et en tirent potentiellement des leçons et des enseignements sur leurs propres expériences démocratiques et leurs rôles de représentant.e.s.

Programme
Jeudi 15 novembre 2018  : 9h30 - 19h00

Voir le programme complet en PDF.

9h00 - 9h30 : Accueil

9h30 - 10h : Introduction du colloque : Comité d’organisation

10h - 12h30 : Premier panel : Comment les élu.e.s (dé)voient la démocratie ?

12h30 - 14h : Déjeuner

14h - 16h30 : Deuxième panel : Catégoriser les élu.e.s face à la participation ?

17h - 19h : Table-Ronde : Quelle démocratie les élu.e.s aiment-ils ?

Participation (sous réserve) de :

Isabelle Attard (ancienne députée écologiste), François Ruffin (député France Insoumise), Valérie Petit (député La République En Marche) et Daniel Percheron (ancien sénateur et président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais)

Animation : Guillaume Gourgues, Maître de conférences en science politique, Université Lyon 2, Triangle

20h30 : Repas entre les intervenant.e.s

Vendredi 16 novembre 2018 : 9h30 - 17h00

9h00 - 9h30 : Accueil

9h30 - 10h30 : Conférence préliminaire : Camille Bedock, Chargée de recherche CNRS, CED,  "Quels élus, pour quelles réformes démocratiques ?"

10h45 - 13h : Troisième panel : La démocratie rêvée des élu.e.s

13h - 14h : Déjeuner

14h - 16h30 : Quatrième panel : Les usages instrumentaux des dispositifs participatifs

16h30 - 17h : Conclusions du colloque : Loïc Blondiaux, professeur de science politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CESSP ; Anne-Cécile Douillet, professeure de science politique, Université de Lille, CERAPS

Panels

#P1 : Comment les élu.e.s (dé)voient la démocratie ?

A quelle démocratie les élus font-ils référence ? Quelles images et représentations se font-ils des attentes démocratiques des citoyens, de leur potentiel de participation, de leurs compétences et appétences à prendre part à la formulation des choix publics et des décisions ? Comment voient-ils l’évolution de la démocratie et de leurs marges de manoeuvre ? Quelles conceptions de la démocratie sous-tendent les nouveaux partis politiques ? Comment les élus défendent-ils aujourd’hui la démocratie représentative présentée comme en “crise”, délégitimée par la montée de l’abstention, minée par le sentiment d’une impuissance du politique ? Quelles visions se font-ils de la démocratie participative, de son efficacité, de ses limites, du désenchantement qu’elle induit ou provoque ? Peut-on ne pas défendre la démocratie participative quand elle est devenue un impératif et une norme d’action publique ? Quelles formes de cynisme en découlent ? Comment ce discours critique peut-il être assumé publiquement ?

Présidence : Julien Talpin Discussion : Sébastien Vignon
  • Christophe Parnet, doctorant en science politique, ATER, Sciences Po Lyon, Triangle, « La métropole, une affaire d’élus. La mise à distance des citoyens dans la réforme territoriale (2012-2016) »
  • David Descamps, doctorant en sociologie, Université de Lille, Clersé, enseignant de SES, Lycée Faidherbe, Lille, « “Nous détestons la démocra... la bureaucratie”. Une analyse des préférences démocratiques des personnalités politiques par leurs lapsus »
  • Michel Koebel, professeur de sociologie, Université de Strasbourg, unité de recherche “sport et sciences sociales”, SAGE, « Obligation de parité : l’application difficile d’une règle démocratique dans la constitution des listes aux élections communautaires et municipales 2014. Le cas de quatre communes bas-rhinoises de moins de 3 500 habitants »
  • Rémi Lefebvre, professeur de science politique, Université de Lille, Ceraps, « La démocratie bridée dans les partis plate‐forme. Une approche comparée de La France Insoumise et de La République en Marche »

#P2 : Catégoriser les élu.e.s face à la participation ?

Comment les élu.e.s peuvent-ils/elles être catégorisé.e.s en fonction de leur rapport à la participation et de leurs représentations de la démocratie ? Ces postures s’expliquent-elles par leurs trajectoires sociales et/ou leurs carrières politiques ? Peut-on, et à partir de quels critères, distinguer des représentants participationnistes ou non ? En quoi cette distinction fait-elle sens ? Au local ou au national, qui sont les élu.e.s qui assument, rejettent ou ignorent ces prises de position ? Quelles variables - genre, orientation partisane, capitaux, dispositions - peuvent soutenir l’élaboration de typologies d’élu.e.s dans leur rapport à la démocratie et leurs représentations de la participation ? En quoi ces éléments influent-ils également leurs propres représentations de la fonction ou du métier d’élu.e.s ? Ce panel se centrera sur les façons de catégoriser les pratiques et les croyances des élu.e.s en la matière et reviendra sur différentes propositions de typologies.

Présidence : Marion Paoletti Discussion : Alice Mazeaud
  • Anna Carbonnel, docteure en sociologie, ATER, Université Toulouse Jean Jaurès, LISST, « Les élus locaux du Bassin Versant de l’Hers (Toulouse Métropole) et la participation citoyenne : perceptions et pratiques »
  • Julien Fragnon, chercheur-associé, Université de Lyon, Triangle, chargé de cours à Sciences po Lyon, et Jonathan Bocquet, doctorant en science politique, Université de Lyon, Triangle, « L’impératif délibératif au concret : entre redéfinition et relégitimation du rôle démocratique des élus » ? »
  • Guillaume Petit, docteur en science politique, CESSP, chercheur post-doctoral, Vrije Universiteit Brussel, UCLouvain, CESPOL, « Le leadership paradoxal des élus participationnistes, entre légitimités autochtones, partisanes et procédurales »
  • Julien Talpin, chargé de recherche CNRS, CERAPS, « Les adjoints à la démocratie participative. Sociologie d’une catégorie d’élus, entre spécialisation fonctionnelle et misère positionnelle »
  • Vincent Jacquet, Chargé de recherche FNRS, UCLouvain, ISPOLE, Min Reuchamps, Professeur, UCLouvain, ISPOLE, Nathalie Schiffino, Professeur ordinaire, UCLouvain, ISPOLE, « Union sacrée ou union forcée ? Les parlementaires belges face à l’impératif délibératif : postures élitiste, corporatiste et hybride »

#P3 : La démocratie rêvée des élu.e.s

Comment les élu.e.s perçoivent-ils/elles leur rôle dans un contexte de crise de légitimité démocratique ? Comment les contraintes institutionnelles qui entourent leurs actions façonnent-elles leurs rapports aux citoyens et leur perception de ce que représenter veut dire ? Dans quelle mesure l’arrivée de nouveaux entrants dans le jeu politique permet-elle de transgresser voire de transformer ces règles et ce faisant de dessiner une autre pratique démocratique et une autre conception de la représentation ? Quelle forme en particulier la "bonne participation" citoyenne doit-elle prendre à leurs yeux ? Peuvent-ils/elles accepter une démocratie d’interpellation ou les rapports avec les citoyens reposent sur la critique et le conflit ou cette participation ne peut-elle être que celle de portes-paroles dociles et domestiqué.e.s ? Ce panel explorera la façon dont les pratiques participatives et représentatives des élu.e.s dessinent leurs conceptions d’une démocratie rêvée.

Présidence : Guillaume Petit Discussion : Fabien Desage
  • Babak Taghavi, doctorant en science politique, Université de Picardie Jules Verne, CURAPP-ESS, « Être ou ne pas être député... Limites et portée de la subversion du métier politique par F. Ruffin »
  • Martin Baloge, post-doctorant en science politique, Université Paris 1, « Gouverner par contrat (de coalition). Les effets du compromis sur les pratiques et les représentations des normes démocratiques au Bundestag »
  • Jessica Sainty, maîtresse de conférences en science politique, Université d’Avignon, LBNC-CHERPA, Guillaume Marrel, maître de conférences HDR en science politique, Université d’Avignon, LBNC, « Les élu.e.s aiment-ils.elles trop la démocratie ? La frénésie inclusive du budget participatif d’Avignon »
  • Hugo Bouvard, doctorant en science politique, ATER, Université Paris Dauphine, IRISSO, « Qu’est-ce que la « bonne » participation d’un groupe minorisé pour un exécutif municipal ? Le recrutement d’un représentant des gays et des lesbiennes à Boston en 1982 »

#P4 : Les usages instrumentaux des dispositifs participatifs

Comment l’étude des dispositifs permet-elle de saisir le rapport des élu.e.s à la démocratie? En quoi la genèse et la définition de dispositifs participatifs comme leur évolution dans le temps renseignent sur les conceptions qu’ont les élu.e.s de la participation, plus ou moins centrée sur la représentation ou l’empowerment des citoyens? Que font ces dispositifs à leurs promoteurs (qu’ont-il à dire de leur fonctionnement et de la démocratie) et aux élu.e.s a priori non impliqué.e.s? Peut-on sortir d’une lecture exclusivement utilitariste de l’usage des dispositifs participatifs ? Telles sont les questions auxquelle ce panel entend répondre, à travers l’étude de plusieurs dispositifs de participation locale (budget participatif de la ville de Paris, conseils citoyens du département du Nord, comité d’éthique de Dunkerque, conseil de ville de Yalova-Turquie), appréhendés en eux-mêmes, à travers ce que les élu.e.s en disent et y font, et ce qu’ils font aux élu.e.s

Présidence : Rémi Lefebvre Discussion : Marion Paoletti
  • William Arhip-Paterson, doctorant en science politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CESSP, « Lorsque des élu.e.s d’opposition s’emparent d’un projet politique participatif de la majorité. Budget participatif de Paris : intéressements et enrôlements des maires d’arrondissement »
  • Yannick Gauthier, doctorant en science politique, Université de Lille, CERAPS, « Partenaires des élus ou contre-pouvoir ? Le cas des conseils citoyens »
  • Martine Legris, docteure en sociologie, chercheure, Université de Lille, CERAPS, « Et l’éthique dans tout ça ? Entre représentation forcée et volontarisme des élu.e.s »
  • Melike Yalçin-Riollet, docteure en sociologie, EHESS, chercheure post-doctorale, Université Grenoble Alpes, PACTE, Démocratie participative sous caution d’un ancien représentant Le cas du Conseil de Ville de Yalova comme contribution à une sociologie du rapport des élus et des citoyens turcs à la participation »

À la croisée de la sociologie de l’action publique, des rôles et des comportements politiques, ce colloque a ainsi pour ambition de faire le point sur le rapport du personnel politique à la démocratie et la participation citoyenne.

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