Inventons la démocratie, notre parole est légitime

Récit de 3 jours de rencontres

Une semaine de rencontres sur la démocratie, la citoyenneté et la participation à la vie de la cité au-delà et en dehors du vote.   Amiens, du 15 au 18 mars 2017 Récit de 3 jours de rencontres - Inventons la démocratie, notre parole est légitime.

Inventons la démocratie, notre parole est légitime

Dans les quartiers populaires se sont développées de longue date des prises de parole des habitant-e-s, ici autour d’un comité de quartier, là d’un collectif associatif ou encore d’une table de quartier.

C’est le cas par exemple à Étouvie, quartier HLM amiénois de 8 000 habitant-e-s, qui expérimente depuis longtemps des formes de participation d’initiatives citoyennes (théâtre d’intervention sociale, commission rénovation urbaine, table de quartier) par lesquelles les habitant-e-s se rassemblent de manière autonome pour réfléchir à l’avenir de leur quartier. Parallèlement se sont développés des offres institutionnelles de participation à l’initiative cette fois des élu-e-s locaux et des représentant-e-s de l’État, en direction des habitant-e-s des quartiers populaires : réunions publiques, balades urbaines, diagnostics en marchant… et, dernier dispositif en date, les conseils citoyens.

De la rencontre d’un groupe de réflexion à la composition inhabituelle et hétéroclite (des habitant-e-s, des universitaires et des étudiant-e-s, des travailleurs-euses et animateurs-trices sociaux, des formateurs-trices, des militant-e-s, des représentant-e-s associatifs, des formateurs-trices, une TV participative etc. ) regroupant des personnes également animées par des préoccupations sur ce que pourrait être une citoyenneté active en dehors du vote, est née la semaine « Inventons la démocratie notre parole est légitime ».

Ainsi, du 15 au 18 mars 2017 se sont tenues à Amiens des rencontres co-organisées par : le Centre Social et Culturel d'Étouvie, des enseignant-e-s chercheurs-euses en science politique de l'UPJV, LE CAP (Lieu d’Echanges sur la Citoyenneté et l’Action Publique, association universitaires – acteurs-trices de terrain), l’AESP (l’Association des Etudiant-e-s en Science Politique, la BSP (la Boite Sans Projet, association de formation et d’accompagnement d’initiatives citoyennes), Carmen, un média participatif et des habitant-e-s des quartiers populaires d’Amiens et d’autres villes.

A cette occasion, nous avons accueilli une étape du tour de France de la coordination nationale Pas Sans Nous (notamment Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache auteurs du rapport « Pour une réforme radicale de la politique de la ville, ça ne se fera plus sans nous »). PSN se saisissait de la campagne électorale pour les présidentielles 2017 pour interpeller les candidat-e-s et sensibiliser élu-e-s et citoyen-n-e-s à une proposition de création d’un fonds pour une démocratie d’initiative citoyenne.

Il importait à chacun(e) de réaffirmer l’utilité et la nécessité d’une réelle prise en compte de la parole des habitant-e-s dans les quartiers reconnus comme prioritaires dans la Politique de la Ville. Il s’agissait également de questionner les conditions et les exigences pour une participation réelle des « sans voix », c’est-à-dire de celles et ceux qui sont le plus éloigné-e-s de la parole publique.

Les rencontres « Inventons la démocratie » ont mobilisé des supports originaux (une conférence gesticulée collective, une assemblée délibérative des jeunes, des projection-débat, une réunion-débat sur la rénovation urbaine à Étouvie, une conférence populaire à l’université, des porteurs de parole dans la rue). L’objectif poursuivi par ses différentes méthodes était l’émergence d’une parole libre et la circulation des idées entre les participant-e-s.

Dans le dernier n° de INTERSENS, édité par l'Espace Picard pour l'Intégration et La Licorne, un dossier revient sur les moments forts de ces rencontres et propose des éclairages à partir de témoignages et de retours critiques d’habitant-e-s de leur vécu sur la participation. Cette dernière peut être parfois subie avec des effets démobilisateurs ou appropriée devenant source d’émancipation politique.