Formes d’activation citoyennes : communauté(s) en débat(s)

MASTER In.P.A.C.T. Ingénierie de projet, Action communautaire et Territoires & Master Espace Public : Design, architecture, pratiques

Centre Max Weber (CNRS)

Journées d’étude Formes d’activation citoyennes : communauté(s) en débat(s) 19 et 20 janvier 2012 Salle HR 5 - Site tréfilerie Université Jean Monnet- Saint Etienne

Ces journées d’étude sont la troisième édition de rencontres entre chercheurs, praticiens, élus, citoyens et étudiants initiées dans le cadre du Master InPACT depuis 2010 (Janvier 2010 : La participation des habitants entre politiques publiques et mobilisations collectives (CCO ­Villeurbanne) ; Janvier 2011 : La citoyenneté des habitants : marginalités, diversités (Saint Etienne)), et menées en collaboration avec le Master Espaces Publics. Ces rencontres poursuivent une interrogation sur la tension entre d’une part les politiques publiques qui visent la participation et d’autre part les mobilisations des populations elles-mêmes qui s’opposent ou tentent de se faire entendre face aux pouvoirs et instances publique. Elles  interrogent particulièrement les situations d’interculturalité et prêtent attention aux modalités de l’action non pas pour tel ou tel groupe de personnes mais de et avec ces personnes.

Cette édition s’intéresse particulièrement à la question de l’activation dont il convient de relever deux  occurrences significatives du côté des politiques publiques :
  • Premièrement, les politiques « d’activation des dépenses de l’Etat‐providence» qui prônent notamment des actions de réinsertion sur le marché du travail plutôt qu’une simple indemnisation dite « passive » des chômeurs (ex : RSA). On vise ici à redonner des capacité d’agir et à restaurer l’estime de soi ; en retour bénéficier de la solidarité collective se fait désormais sous condition  de s’activer et de se responsabiliser, selon une norme d’individualité forte (Bec, Procacci, 2003 ; Astier 2007).
  • Deuxièmement, les orientations définies par l’Europe pour une « citoyenneté active » qui incitent à développer la mobilisation et la participation des citoyens au niveau local et dans les organisations locales dites « communautaires » (associations intervenant dans le champ du social et de la solidarité, églises,  clubs, collectifs…). Elles ont donné lieu à la mise en place d’instances (conseil de quartier, de vie sociale..) et de procédures (forum, concertation, évaluation) qui ouvrent des espaces de délibération. Mais ceux‐ci demeurent souvent assez contraints dans leur visée et leur portée ; les acteurs qui sont censés les construire comme ceux auxquels ils s’adressent peinent à se les approprier ; enfin ils écartent certaines populations et certains modes d’expressions et d’actions qui se sentent ou sont jugés illégitimes (Neveu,  2011).
En regard de ces enjeux, ces deux journées visent à examiner des expériences dans lesquelles des acteurs  (populations, institutions, chercheurs…) activent quelque chose qui serait de l’ordre de la citoyenneté  alors même que cette qualité ne va pas de soi : le caractère « communautaire » étant souvent pointé  comme incompatible avec celui de citoyen. La question se pose alors de la possibilité de prendre part pour ceux qui sont le plus souvent exclus du pouvoir, dominés, tenus à l’écart et perçus comme Autres. Au delà, et en référence à ce que Rancière nomme « la cause de l’autre », il s’agit d’examiner comment des processus de désidentification et de redéfinition du commun s’opèrent. Quelles dynamiques de subjectivation politique s’enclenchent dans ces formes d’activation ? Quelles communautés de débats se dessinent ? Nous explorerons comment le caractère impropre de cette citoyenneté peut se manifester à travers des  formes particulières : de débats, d’exposition, de sensibilisation, de recherche. Nous souhaitons faire porter l’accent particulièrement sur les enjeux de mises en forme et de format qui permettent, rendent possible, donnent à voir, mais parfois aussi, masquent, camouflent, déforment les manifestations de citoyennetés. Ces journées entendent faire une place concrète à l’expérimentation de formes : expérimentation des étudiants sur la construction de répertoires d’actions communautaires, partage d’expérience in situ de formes d’activation (méthodes de conduite de débats, BD, film, exposition), retour sur expérience de praticiens et de chercheurs. Interroger les formes constituera ici un ressort pour interroger précisément ce qui est activé sans présupposer qu’il s’agit toujours et exclusivement de LA citoyenneté ; mais plutôt pour en éclairer les bords, les zones d’incertitude, les points de désaccords et de mésentente.   Comment des formes d’activation citoyenne s’opèrent ? Quelles sont les épreuves de  ces expériences d’activation ? De  quelle façon et par qui ces formats sont­-ils mobilisés ? Quels sont les répertoires d’action à l’oeuvre ? Quels outillages et équipements à la citoyenneté se  dessinent  et  s’inventent dans ces mises en forme ? Comment s’opèrent  des effets de retournement­-détournement de ce/ceux qu’il s’agit d’activer ? Quelle(s) citoyenneté(s) est(sont) produite(s) à travers ces expériences ? Quels sont les processus formels de prise de consistance et de construction d’un commun ? Quels sont les décalages opérés par rapports aux catégorisations instituées et par rapport aux formes instituées de débats elles­mêmes ? Comment les formes prises par l’activation rendent possible un débat public ?  

Programme

Jeudi 19 janvier

Accueil : 8 h 30­ 9 h   9 h 00 – 9 h 30 :    Introduction  ­ Claire Autant­-Dorier   9 h 30 – 13 h 00 : Session 1 Formalisation et construction commune
  • Répertoires d’actions communautaires : 3 explorations.  Promotion 2 du Master  InPACT (Université Jean Monnet Saint Etienne).
  • Les  ambivalences  de  l’activation  sociale. Abraham Franssen (sociologue, Faculté  universitaire Saint Louis, Bruxelles).
  • Formes  de  mises  en  débat :  proxit/forum  ouvert/books  print.  Julie  Châteauvert (artiste, Québec).

13 h 00 – 14 h 00 : Déjeuner – Buffet Hall de la MRASH

14 h 00­18 h 00 : session 2 : Citoyennetés en format(ion)s

  • Retour sur l’expérience conduite avec les enseignants du réseau DASENAF (enfants nouvellement  arrivés  en  France). Dominique  Belkis,  Spyros Franguiadakis  (sociologues, CMW) et un enseignant du DASENAF.
  • Le récit de vie graphique d'adolescents migrants comme jalon de leur intégration /  accès  à  la  citoyenneté  :  témoignage  sur  un  atelier  d'écriture  conduit  dans  un  collège stéphanois. Laurence Joffrin (enseignante, collège Fauriel ) et Alep et Deloupy  (alias Michel Jacquet et Serge Prudhomme, auteurs de BD).

Vendredi 20 janvier

9 h 0012 h 30 : Session 3 : Activation de récits des (im)migrations urbaines.

  • Mémoires en chantier : images et imaginaires de la mine entre Saint Etienne et la  Kabylie. Film (52  mn) Projection/  projection(s)  du  public. Catherine  Gauthier (sociologue).
  • Mémoire  de  la  migration, mémoire  ouvrière  en  contexte  de  démolition  urbaine  (Montreynaud),  Atelier de photos et atelier de paroles d’habitants  avec la Régie de  quartier. Anne Aubry (Régie de Quartier) – Abdelkader Belbahri (sociologue, CMW).

12 h 30 – 14 h 00 : Déjeuner – Exposition­ Echanges (Buffet – Hall de la MRASH)

  • Exposer  la  participation :  valoriser  les  projets  des  conseils  de  quartier. Joëlle Perroux, Icare Le Blanc, Aude Bertholon (Ville de Saint Etienne).

14 h 00 – 15 h 15 :

  • Recherche  Action  dans  le  Quartier  de  Schaerbeck  (Bruxelles) :  Identifications  croisées  et  méthode  d’analyse  de  groupe.  Ural  Manço (sociologue, Faculté  universitaire Saint-Louis ‐ Bruxelles).

15 h 30 – 18 h 00 : Communauté(s) en débat(s) ? Expérimentation du « proxit »

Contact : Claire Autant­-Dorier, Mcf Université Jean Monnet Saint­-Etienne : claire.autant.dorier@univ­st­etienne.fr

Inscriptions : Fabienne Monterymard, centre Max Weber : Fabienne.Monterymard@univ­st­etienne.fr

Formulaire de participation :   

NOM : Prénom : Institution / Formation : Coordonnées (adresse, mail) :                                                                    Rayer les mentions inutiles :   ‐ Je m’inscris à la journée du 19 janvier 2012    oui/non et au déjeuner  oui/ non   ‐ Je m’inscris à la journée du 20 janvier 2012    oui/non et au déjeuner : oui/non
citoyenneté communauté participation